Le volailler Doux ferme deux sites : 647 emplois menacés

 
 
[10/07/2008 16:50:08] CHATEAULUN (AFP)

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ômage partiel de l’entreprise “Doux” de Chateaulin, en 1999 (Photo : Emmanuel Pain)

Poids lourd de la volaille en Europe, Doux va fermer deux sites de production dans le Morbihan et le Cher, avec 650 emplois menacés, dans un secteur fragilisé par la hausse des prix des céréales alors qu’il se remettait à peine de la grippe aviaire.

Le propriétaire de Père Dodu va renoncer à sa production de dindes à Locminé (451 emplois dans le Morbihan) et de poulets à Châtelet (154 dans le Cher) et arrêter l’abattage de canards à Pleucadeuc (62 dans le Morbihan), ont annoncé les syndicats à l’issue d’un comité d’entreprise.

Le groupe breton s’est borné à expliquer que cette restructuration portait “sur le renforcement de la compétitivité de l’activité de production de volailles en frais en France”.

En mai, il avait mis en avant les difficultés que connaissait la filière de la volaille en raison de “la hausse du prix des céréales, l’augmentation des coûts de l’énergie et la parité euro-dollar pénalisante pour un groupe exportateur”.

“L’augmentation du coût des matières premières est arrivée alors que la filière se remettait à peine de la grippe aviaire et d’une année 2006 catastrophique”, précise Christian Marinov, directeur de la Confédération française de l’aviculture (CFA). “La production française de volaille baisse depuis 2000”, selon lui.

Doux n’est pas le seul à souffrir. L’usine de dinde d’Unicopa, Dandy, qui emploie 235 salariés à Pontivy (Morbihan), vient d’être placée en redressement judiciaire pour deux mois mais le groupe demande la liquidation.

Le contexte national est “sinistré”, a averti Unicopa, un groupe coopératif qui a par ailleurs cédé ses activités de transformation de volaille fraîche à Terrena (Les Poulets de Gers).

Doux, qui emploie 13.000 salariés dont 7.000 à l’étranger, souffre davantage que son concurrent LDC (Loué, Le Gaulois), moins tourné vers l’exportation et moins dépendant du prix des matières premières, selon M. Marinov.

De fait LDC, basé dans la Sarthe, a affiché un bénéfice net en hausse de plus de 25% en 2007 à 53,5 millions d’euros, et a confirmé en juin être à l’affût d’éventuels achats. En revanche, Doux, contrôlé à 80% par la famille Doux, a essuyé une perte de 35,3 millions d’euros en 2007 et cherche à s’adosser à un partenaire tout en assurant “ne pas être à vendre”.

“Les salariés payent les erreurs du groupe qui n’a pas su se remettre en cause et faire les bons investissements”, a critiqué François Lavisse, délégué syndical CFTC sur le site de Châtelet.

“Nous travaillons sur des machines obsolètes souvent soumises à des pannes”, a par ailleurs affirmé Michel Le Gouellaud, délégué central CGT chez Doux. Les fermetures des sites “vont affecter tous les emplois induits de la filière. On va remuer ciel et terre pour les empêcher”, a-t-il prévenu.

Doux va réunir un nouveau comité central le 22 juillet pour étudier les conséquences sociales de l’arrêt d’activité.

La filière volaille française, avec un chiffre d’affaires estimé à 6 milliards d’euros par an, emploie environ 80.000 personnes dont 16.000 dans la production, selon la CFA.

 10/07/2008 16:50:08 – Â© 2008 AFP