Sarkozy : “le compte n’y est pas” pour un accord à l’OMC

 
 
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çais Nicolas Sarkozy, le 10 juillet 2008 au Parlement européen à Strasbourg (Photo : Johanna Leguerre)

[10/07/2008 13:17:31] STRASBOURG (AFP) Le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy, président en exercice de l’UE, a estimé jeudi que “le compte n’y est pas” aujourd’hui pour un accord à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur la libéralisation des échanges.

“Nous sommes unanimes en Europe (…) pour dire qu’en l’état actuel des choses le compte n’y est pas, que l’Europe a fait tous les efforts, que l’Europe ne peut pas continuer à faire des efforts si les autres grandes régions du monde ne sont pas décidées à avancer”, a-t-il déclaré devant le Parlement européen à Strasbourg.

“Le Brésil n’a fait aucun effort sur la baisse des barrières tarifaires dans l’industrie”, il n’y a “aucun effort sur les services et que dire de la fermeture du marché chinois”, a-t-il ajouté.

Une réunion ministérielle des principales puissances commerciales mondiales est prévu à partir du 21 juillet pour tenter de conclure les laborieuses négociations à l’OMC. Elle est considérée comme celui de la dernière chance.

Les ministres européens chargés du Commerce doivent auparavant se réunir le 18 juillet à Bruxelles pour définir la position de l’UE.

Nicolas Sarkozy a déjà adressé à plusieurs reprises ces dernières semaines des critiques à l’encontre du commissaire européen au Commerce Peter Mandelson, qui mène les négociations au nom de l’UE.

La semaine dernière, il avait affirmé qu’il ne “laisserait pas faire” un accord à l’OMC qui sacrifierait la production agricole “sur l’autel du libéralisme mondial”.

M. Mandelson avait déploré en retour les attaques de Nicolas Sarkozy, estimant qu’elles auraient pour effet de limiter la capacité de l’UE “à défendre (ses) intérêts”.

“Quand j’entends ce que dit le président (de la Commission européenne José Manuel) Barroso, quand j’entends ce que dit le Premier ministre du Canada, et même (la chancelière allemande) Angela Merkel, ils disent aujourd’hui que le compte n’y est pas”, a insisté jeudi M. Sarkozy.

“Il n’y a pas d’exception française de ce point de vue”, a-t-il ajouté. “Je n’ai entendu personne, y compris le gouvernement britannique, dire qu’il faut signer en l’état actuel de la négociation”.

“L’accord est préférable que le non accord. Mais que l’on ne vienne pas dire que, sans accord, il ne peut pas y avoir de croissance”, a-t-il par ailleurs ajouté.

“Cela fait sept ans qu’il n’y a pas d’accord. Et pendant six ans le monde a connu une croissance sans précédent”.

Les pays membres de l’OMC peinent depuis 2001 à se mettre d’accord sur une baisse généralisée des barrières douanières, dans le cadre du cycle de négociations de Doha.

Insatisfaite de l’état actuel des négociations, Paris, suivi par un certain nombre de pays européens, reproche à M. Mandelson d’avoir fait trop de concessions en matière agricole et de ne pas en avoir obtenu suffisamment en échange dans les domaines des produits industriels et des services.

 10/07/2008 13:17:31 – Â© 2008 AFP