[10/07/2008 18:44:23] NEW YORK (AFP)
Apple met en vente vendredi son nouveau téléphone multifonctions iPhone 3G simultanément dans 22 pays — mais pas en France où il faudra attendre le 17 juillet –, un nouveau pari qui pourrait lui rapporter jusqu’à un milliard de dollars en quelques jours. Selon le cabinet iSuppli, Apple pourrait vendre 1 à 2 millions d’appareils pendant cette période de lancement. Sachant qu’il gagne 499 dollars par iPhone, selon les calculs de ce cabinet, le groupe pourrait ainsi encaisser entre 500 à 1 milliard de dollars de profits sur cette courte durée. Cette année, Apple pourrait vendre jusqu’à 8 millions d’iPhone 3G, toujours selon ce cabinet. Des ventes qui s’ajouteront aux quelque 6 millions d’iPhone vendus depuis le lancement de l’appareil fin juin 2007. Encore plus optimiste, Gene Munster, de Piper Jaffray, juge qu’Apple pourrait vendre son nouveau téléphone à 12,9 millions d’exemplaires en 2008 et jusqu’à 45 millions en 2009. Si ce lancement ne devrait pas générer la frénésie obervée avec le premier iPhone — un téléphone-baladeur capable de surfer sur l’internet doté d’un grand écran tactile — la sortie est attendue impatiemment par les fans de gadgets, attirés par la 3G qui permet de consulter l’internet deux fois plus vite. Le marché pour Apple est potentiellement plus large, avec 22 pays concernés en Europe, Amérique latine et Asie — en cours pour la Chine –, contre six pour le premier iPhone. Aux Etats-Unis, l’appareil sera vendu dans la soixantaine de magasins Apple et les 1.800 boutiques ATT, l’opérateur téléphonique exclusif. Pour marquer l’événement, Apple compte ouvrir ses boutiques dès 8H00 du matin. Devant le magasin vedette de la 5e avenue à New York, une poignée de passionnés ont commencé à camper dès vendredi 4 juillet — presque une tradition désormais pour la sortie des gagdets high-tech les plus courus. En Grande-Bretagne, les demandes de réservation de l’appareil ont bloqué lundi le site internet de l’opérateur O2, qui aurait déjà plus de 200.000 réservations à son actif, selon le site spécialisé TechCrunch. Alors que se multiplient les appareils concurrents, Apple a cassé ses prix. Sa version de base (8 Go) coûtera 199 dollars aux Etats-Unis — contre 600 dollars fin juin 2007 — et encore moins cher dans des pays où les opérateurs de télécoms sponsorisent l’appareil: 1 euro en Allemagne, 149 euros en France et 61 euros en Suisse. Il faudra cependant y ajouter l’abonnement téléphonique obligatoire, souvent cher, Apple ayant conservé son système de partenariat exclusif avec un seul opérateur par pays — ATT aux Etats-Unis, Orange en France, T-Mobile en Allemagne, O2 en Grande-Bretagne. Dans beaucoup de pays, les opérateurs en profitent pour relever le prix des forfaits. Les Américains devront ainsi débourser au moins 75 dollars par mois. Au total, l’utilisateur d’un iPhone 3G aura déboursé aux Etats-Unis 1.900 dollars sur deux ans et en Allemagne 2.136 euros. Les conditions de ventes du nouvel iPhone sont désormais plus contraignantes: impossible aux Etats-Unis d’acheter un iPhone sans souscrire en même temps dans le magasin un abonnement de deux ans à ATT. Sans abonnement, l’appareil coûte deux fois plus cher. Impossible également pour ceux qui ont déjà un iPhone aux Etats-Unis d’acheter un iPhone 3G sans reprendre un nouvel abonnement ATT. Débarqué dans la téléphonie il y a juste un an, Apple a déjà réussi son pari: l’iPhone est devenu 3e “téléphone intelligent” mondial, avec 5,3% du marché, derrière son rival, le Blackberry du canadien RIM, omniprésent dans les entreprises (13,4% du marché) et les produits du tout-puissant Nokia (45,2%), selon Gartner. Sur ce marché en hausse de 29% au 1er trimestre, les concurrents d’Apple multiplient les nouveautés, copiant souvent l’écran tactile de l’iPhone, comme Nokia et Samsung. BlackBerry aussi prépare une version à écran tactile. Selon Gartner, 32,2 millions de “smartphones” se sont vendus au 1er trimestre, soit 11% des téléphones portables. Une proportion qui passera à 31% du marché en 2013, selon ABI Research. |
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