Wall Street : les actions de Freddie Mac et Fannie Mae dégringolent avant l’ouverture

ège de Freddie Mac en 2003 à McLean, en Virginie. (Photo : Stefan Zaklin)

Les actions des deux organismes américains de refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac étaient massacrées vendredi lors des échanges électroniques d’avant séance à la Bourse de New York, sur fond de rumeurs de mise sous tutelle gouvernementale.

Vers 12H45 GMT, Freddie Mac dégringolait de 50,37%, à 3,97 dollars, et Fannie Mae de 47,42%, à 6,94 dollars.

Le titre Freddie Mac a perdu plus de 87% depuis le début de l’année et Fannie Mae plus de 81%.

Depuis lundi, les deux mastodontes subissent la défiance des investisseurs, qui estiment qu’ils vont être contraints à lever massivement de nouveaux fonds pour continuer à respecter leurs engagements.

Devant ces rumeurs persistantes, l’administration Bush a commencé à réfléchir à une mise sous tutelle gouvernementale des deux groupes, très affaiblis par la crise des crédits immobiliers à risques dits “subprime”, rapporte vendredi le New York Times, citant des sources proches du dossier.

Selon les analystes, un tel scénario signifierait que, dans le meilleur des cas, les deux actions perdraient la presque totalité de leur valeur. Dans le pire des cas, elles ne vaudraient plus rien.

ège de Fannie Mae à Washington en 2006. (Photo : Alex Wong)

Les deux sociétés seraient placées sous tutelle de l’Etat américain (“conservatorship”), qui assumerait alors toutes les pertes enregistrées par les deux groupes à compter de la prise de contrôle, selon le New York Times.

Toutefois aucune décision ne serait imminente.

Fannie Mae et Freddie Mac sont des “GSE”, (Government sponsored enterprises), c’est à dire qu’ils ne sont pas liés formellement au gouvernement mais disposent d’une ligne de crédit garantie par ce dernier, qui les autorise à emprunter de l’argent sur le marché à des taux bien plus faibles qu’une banque ou d’autres organismes de crédit immobilier.

Les deux sociétés ont pour mission de racheter aux banques leurs créances hypothécaires. Les banques dégagent ainsi des fonds propres qui leur permettent d’accorder de nouveaux prêts, contribuant à soutenir le marché immobilier dont une stabilisation est vitale pour relancer l’économie.