[11/07/2008 11:27:47] PARIS (AFP) Le français Sanofi-Aventis, numéro quatre mondial de la pharmacie, a lancé vendredi son offre sur la totalité des actions du plus gros laboratoire tchèque, Zentiva, spécialisé dans les génériques de marque, pour un montant total de 1,655 milliard d’euros. Sanofi-Aventis contre ainsi une première offre lancée en juin par le tchèque PPF, mais depuis rejetée par Zentiva. L’offre de Sanofi-Aventis, qui détient déjà 24,88% du capital de Zentiva, soit 9,5 millions d’actions, sera réalisée au prix de 1.050 couronnes tchèques par action (44,67 euros), a annoncé le laboratoire dans un communiqué. Elle durera 10 semaines et se clôturera le 19 septembre, mais “pourrait être prolongée, sous réserve de l’accord de la banque nationale tchèque, si un délai supplémentaire est nécessaire pour remplir les conditions de l’offre”. Parmi celles-ci, la nécessité de détenir, à la clôture de l’offre, “plus de 50% du capital social de Zentiva et des droits de vote sur une base diluée”. “Le prix de 1.050 couronnes tchèques par action représente une prime de 14,6% par rapport au cours de clôture de Zentiva du 30 avril 2008 de 916,60 couronnes tchèques, veille du jour où PPF Group N.V. a annoncé son intention de lancer une offre publique en numéraire sur Zentiva”, a par ailleurs fait valoir Sanofi-Aventis. Le laboratoire français avait fait savoir mi-juin son intention de lancer une offre sur Zentiva, entrant ainsi dans une bataille avec le groupe financier tchèque PPF, propriétaire de 19% du capital de Zentiva, qui avait déjà proposer de racheter Zentiva à 950 couronnes tchèques (39,2 euros) par action. Mais le laboratoire tchèque a depuis rejeté l’offre de PPF. Pour lancer son offre sur Zentiva, PPF, contrôlé par le milliardaire Petr Kellner et propriétaire du premier assureur tchèque, Ceska Pojistovna, s’est allié à l’assureur italien Generali, à travers leur coentreprise Generali PPF Holding. Sanofi-Aventis, déjà présent sur les marchés où Zentiva opère, s’est dit “convaincu” que l’acquisition envisagée de Zentiva “s’inscrit dans une logique stratégique forte”. Mettre la main sur le tchèque permettrait au français, en difficultés sur certains marchés matures comme la France ou l’Allemagne, de poursuivre sa croissance dans une zone aux ventes dynamiques où il est déjà présent. Zentiva, qui vend des génériques sous marque, emploie 6.500 personnes et dispose d’usines en République Tchèque, en Roumanie, en Slovaquie et en Turquie, pays dans lequel il vient de racheter 75% du fabricant de génériques Eczacibasi Generic Pharmaceuticals. Sanofi a dégagé en 2007 1,7 milliard d’euros de chiffre d’affaires dans ces pays. Zentiva a enregistré l’an dernier des ventes de 16,67 milliards de couronnes (665 millions d’euros) et un bénéfice net de 1,41 milliard (56,3 millions d’euros), en baisse de 36% à cause du rachat du turc. Vendredi vers 10H30 (08H30 GMT), l’action Sanofi-Aventis reculait de 1,36% à 44,82 euros, dans un marché parisien en hausse de 0,14%, après avoir progressé ces derniers jours ainsi qu’au moment de l’annonce par Sanofi de son intention de lancer l’offre. Les analystes estiment en effet que l’opération est pertinente d’un point de vue stratégique. “Zentiva peut constituer une tête de pont importante pour Sanofi-Aventis en Europe de l’Est (aux côtés de Chinois notamment) et en Turquie, et une plate-forme technique intéressante pour améliorer l’offre produits à destination de l’ensemble des pays émergents”, estimait la maison de courtage Raymond James dans une note en juin. Même si l’opération pèsera sur les marges du nouvel ensemble en cas de réussite de l’offre, elle permettra “d’accentuer la collaboration opérationnelle entre les deux entités, qui était relativement limitée jusqu’ici”, avaient aussi jugé les analystes. |
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