[11/07/2008 14:25:56] PARIS (AFP) Le directeur général du Crédit Agricole, Georges Pauget, sur la sellette en raison des déboires financiers de la banque, devrait menacer de démissionner lors d’un conseil d’administration mardi, affirme le journal Le Monde dans son édition de samedi. “Considérant qu’il ne dispose plus des moyens d’assurer une bonne gouvernance du groupe, M. Pauget veut solliciter la confiance de son conseil. Ce sera quitte ou double: si les administrateurs lui renouvellent leur confiance, il restera; s’ils la lui refusent, il partira”, affirme le quotidien du soir. “Son départ pourrait entraîner celui du président de la banque René Carron”, poursuit le journal, selon lequel “en prenant les devants et en affichant sa solidarité, le tandem espère être, au contraire, conforté par un conseil qu’effraierait une telle décapitation”. Contactée par l’AFP, la Fédération nationale du Crédit Agricole (FNCA), le “parlement” des Caisses régionales, a confirmé la tenue d’un conseil d’administration le mardi 15 juillet, sans toutefois en préciser l’ordre du jour. Les caisses régionales, principal actionnaire de Crédit Agricole SA (CASA), la structure cotée du groupe, reprocheraient à M. Pauget d’avoir poussé les feux sur les activités de marchés, qui ont supporté l’essentiel des pertes liées à la crise des crédits américains à risque (“subprime”). D’après Le Monde, l’un des dirigeants en pointe de la contestation est Jean-Paul Chifflet, le patron du Crédit Agricole Centre-Est à Lyon qui est également le vice-président de la SAS La Boétie, la structure qui représente les caisses régionales auprès de CASA. A la FNCA, on se refusait à tout commentaire vendredi. “On est serein”, s’est contenté de déclarer un porte-parole à l’AFP. M. Chifflet était injoignable vendredi, en voyage en Europe du Nord, indiquait-on à la Fédération. La crise financière a déjà coûté 4,2 milliards d’euros au groupe coopératif, qui devra sans doute constater de nouvelles dépréciations d’actifs au deuxième trimestre. Pour se renflouer, il a lancé une augmentation de capital de 5,9 milliards d’euros en juin, à laquelle les caisses régionales ont souscrit à hauteur de leur participation au capital. L’action du Crédit Agricole perdait 7,41% à 11,87 euros vendredi vers 15H50 à la Bourse de Paris, dans un marché en baisse de 2,21%. Le cours de l’action a fondu de près de 60% en un an. “Si M. Pauget venait à quitter la direction du Crédit Agricole, ce serait la première fois que cela se passerait aussi violemment; d’habitude, c’est plus feutré”, remarquait Bertrand Jolivet, président du syndicat SNECA-CGC, qui a un représentant au conseil d’administration. “Les caisses régionales doivent adopter une position éclairée et reprendre un peu la barre du bateau en fixant une feuille de route plus précise à CASA”, a-t-il ajouté. Créé en 1894 sous l’impulsion de syndicats agricoles, le Crédit Agricole regroupe aujourd’hui 39 caisses régionales et revendique le titre de premier groupe bancaire en France, avec 28% du marché des ménages. Il compte 9.000 points de vente et 26 millions de clients. |
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