Panique sur Fannie Mae et Freddie Mac, le gouvernement cherche une issue

 
 
[12/07/2008 05:55:50] NEW YORK (AFP)

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ège de Freddie Mac en 2003 à McLean, en Virginie. (Photo : Stefan Zaklin)

Dans un mouvement de panique boursière, , les deux géant américains du refinancement hypothécaire et piliers du marché immobilier, se sont effondrés en Bourse vendredi, obligeant les autorités fédérales à afficher leur soutien.

La Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait laisser les deux institutions accéder à ses liquidités via sa fenêtre d’escompte, un système de refinancement d’urgence, a affirmé l’influent sénateur démocrate Chris Dodd.

“Ils envisagent plusieurs solutions, dont la fenêtre d’escompte”, a-t-il dit, en évoquant ses conversations avec le président de la Fed Ben Bernanke et le secrétaire au Trésor Henry Paulson.

Mais la panique des marchés n’est pas fondée, a-t-il assuré, car “ces institutions sont solides et ont une capitalisation adéquate”.

Vendredi matin, dans une brutale accélération du mouvement de vente dont les deux groupes sont la cible depuis lundi, le titre Fannie Mae a perdu jusqu’à 50% sur son cours de clôture de la veille et Freddie Mac 51%, avant de se reprendre en fin de journée.

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ège de Fannie Mae à Washington en 2006. (Photo : Alex Wong)

En clôture, Fannie affichait encore une perte de 22,35% à 10,25 dollars, et Freddie Mac de 3,13% à 7,75 dollars. La veille, Fannie Mae avait déjà abandonné 12% jeudi et son plus petit rival 22%.

Depuis le début de la crise du “subprime”, les deux titres ont perdu quelque 80% de leur valeur en Bourse.

Ces deux organismes ont pour mission de racheter aux établissements de crédit leurs créances hypothécaires, ce qui permet aux banques d’accorder de nouveaux prêts et de soutenir le marché immobilier dont une stabilisation est vitale pour relancer l’économie.

A eux deux, Fannie et Freddie détiennent ou garantissent 5.200 milliards de dollars de crédits immobiliers, soit 40% de l’encours de prêts immobiliers consentis dans le pays.

Les marchés étaient convaincus vendredi que le gouvernement devait effectuer un sauvetage d’urgence pour stopper la panique, comme il l’avait fait en mars pour la banque d’affaires Bear Stearns. La presse américaine a même affirmé que le gouvernement réfléchissait à une mise sous tutelle des deux groupes.

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étaire d’Etat américain au Trésor Henry Paulson à Washington le 10 juillet 2008. (Photo : Karen Bleier)

Sous la pression, le secrétaire au Trésor Henry Paulson est finalement intervenu vendredi, déclarant brièvement que son “objectif principal est de soutenir Fannie Mae et Freddie Mac dans leur forme actuelle”, écartant ainsi l’idée d’une nationalisation.

Cette prise de position prudente a à peine freiné la dégringolade en Bourse des deux groupes, qui n’a marqué un coup d’arrêt que devant l’hypothèse d’un refinancement par la Fed, pourtant non confirmé. La Fed a même démenti en avoir parlé avec les deux groupes.

Après la quasi-faillite de Bear Stearns, la Fed avait déjà pris la décision sans précédent de donner aux banques d’affaires l’accès à ses financements — normalement réservés aux seules banques acceptant les dépôts du public — grâce au mécanisme de la fenêtre d’escompte.

“Il faut trouver un moyen de recapitaliser les deux groupes, ce qui devra être initié par l’Etat car il leur sera très difficile de trouver des capitaux privés”, avait averti dans la journée Gregori Volokhine, de Meeschaert Asset Market.

“Il faut trouver très, très rapidement une solution, non seulement pour les deux groupes mais pour l’économie américaine, car Freddie et Fannie sont un des fondements du financement hypothécaire”, avait-il dit.

La craintes des marchés relèvent davantage d’un sentiment général sur l’état du marché financier que d’une logique comptable: la maison de courtage Fox-Pitt Kelton jugeait ainsi quasiment impossible une faillite pure et simple, au vu de leur capitalisation.

 12/07/2008 05:55:50 – Â© 2008 AFP