[11/07/2008 16:59:09] PARIS (AFP)
La Bourse de Paris a terminé de nouveau sur une très forte chute vendredi, l’indice CAC 40 lâchant 3,09% à 4.100,64 points, son plus bas niveau en clôture depuis mai 2005. La Bourse de Paris avait déjà fortement reculé jeudi, le CAC 40 abandonnant 2,49% à 4.231,56 points. La Bourse de Paris a perdu le quart de sa valeur depuis le début de l’année, dans un marché déboussolé par une accumulation de chocs sur la sphère financière, le pétrole, la croissance mondiale, les changes et la situation au Moyen-Orient. Reflet des incertitudes et de la dégradation de l’environnement économique, la Bourse de Paris a renoué avec ses niveaux de juin 2005. “Ce n’est pas un “krach” classique où l’on observe ce genre de baisse sur quelques jours ou quelques semaines. C’est ce qui est d’ailleurs très pénible: c’est un long effritement depuis le 1er juin 2007″, a souligné Jean-Paul Pierret, stratégiste chez Dexia. Les facteurs de baisse se sont multipliés: à la crise des “subprime”, qui a agité les marchés financiers dès l’été dernier, se sont ajoutées la crainte d’un ralentissement économique général et les conséquences du dollar faible et de la flambée du baril. “En début d’année, les investisseurs pensaient encore que les pays émergents allaient sauver les entreprises et les problématiques inflationnistes n’étaient pas encore au coeur des préoccupations”, a expliqué à l’AFP Ronald Petitjean, de Sarasin Asset Management. La place parisienne a même regagné 16% entre le 17 mars et le 19 mai, avant que le CAC 40 ne dégringole de quelque 1.000 points. Pour beaucoup d’acteurs du marché, la fermeté de la Banque centrale européenne face aux risques de dérapage des prix explique partiellement ce renversement. “La BCE qui remonte ses taux (à 4,25% le 3 juillet, ndlr) plombe l’économie européenne”, creusant l’écart avec le taux directeur principal affiché aux Etats-Unis (2,0%), a observé Ronald Petitjean. La Bourse de Paris a également souffert, comme les autres, d’une désaffection pour les actions au profit d’investissements sur les matières premières et notamment le pétrole, dont les cours ont gagné presque 50% depuis le 1er janvier. Comme les alertes sur les acteurs financiers n’ont jamais disparu, les dernières en date venant des géants américains du refinancement hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae, il ne manquait plus qu’un regain de tensions géopolitiques pour faire “capituler les marchés”, selon Yann Azuelos, gérant chez Meeschaert. Et le signal est venu cette semaine de l’Iran, dont les essais de missiles annoncés jeudi par Téhéran ont affolé les investisseurs. “C’est à n’y rien comprendre. Le marché panique complètement (…) On vend même les valeurs qui avaient bien tenu, sans regarder les fondamentaux”, a regretté Jean-Philippe Muge, de SwissLife Gestion Privée, commentant le recul de la quasi-totalité des valeurs vedettes. Arrivé à un nouveau plancher, le CAC 40 devrait réagir la semaine prochaine à la salve de résultats d’entreprises publiés aux Etats-Unis et aux premiers chiffres d’affaires trimestriels en France. “Les investisseurs vont surtout se positionner par rapport aux prévisions”, a souligné Ronald Petitjean, l’absence de visibilité pour le second semestre et surtout pour 2009 dissuadant une partie des opérateurs de prendre le moindre risque sur les marchés. TOTAL (+1,23% à 50,44 euros), qui pèse plus de 15% du CAC 40, limite à lui seul la chute du marché. BNP PARIBAS (-3,72% à 55,24 euros), DEXIA (-6,08% à 8,50 euros) et SOCIETE GENERALE (-6,16% à 51,15 euros) plongent sous l’effet des craintes persistantes sur les spécialistes américains du refinancement hypothécaire, Fannie Mae et Freddie Mac. CREDIT AGRICOLE (-8,19% à 11,77 euros) fait de surcroît l’objet d’un article du Monde, dans son édition de samedi, qui évoque une possible démission du directeur général Georges Pauget lors d’un conseil d’administration prévu mardi. IPSOS (+2,60% à 21,72 euros) profite de la consolidation en cours dans le secteur des études de marché, avec la bataille entre WPP et GfK pour le contrôle du britannique Taylor Nelson Sofres. |
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