[13/07/2008 17:53:27] WASHINGTON (AFP)
Le régulateur américain des marchés boursiers a annoncé dimanche ouvrir “immédiatement” une enquête sur des manipulations de cours dont auraient pu se rendre coupables des intermédiaires boursiers, deux jours après l’effondrement des titres des organismes de refinancement hypothécaire. La Securities and Exchange Commission (SEC) et d’autres régulateurs vont étudier les mécanismes mis en place par les maisons de courtage et les conseillers en investissement pour déterminer si ceux-ci sont suffisamment efficaces “pour empêcher la création intentionnelle ou la dissémination de fausses nouvelles destinées à affecter le prix des titres”, selon un communiqué diffusé par le gendarme de la bourse américaine. La SEC ne précise pas dans son texte les agissements qu’elle a en ligne de mire. Mais le jour inhabituel de sa communication -un dimanche- fait immédiatement penser qu’elle a à l’esprit les déboires boursiers de Fannie Mae et Freddie Mac, les deux organismes de refinancement hypothécaire. D’autant que la SEC enquête déjà officiellement depuis plusieurs mois sur la diffusion de fausses nouvelles boursières, comme celles qui ont acculé la banque d’affaires Bear Stearns à une quasi-faillite en mars. Il est aussi tout à faire rare que le SEC annonce publiquement l’ouverture d’une enquête, à plus forte raison le jour même de sa décision. Les enquêtes annoncées dimanche “viennent s’ajouter aux enquêtes de la Commission à propos d’éventuelles manipulations du prix de titres à travers la diffusion de rumeurs et des ventes à découvert abusives, qui sont déjà en cours”, a précisé la SEC dans son communiqué. Vendredi matin, dans une brutale accélération du mouvement de vente dont les deux groupes sont la cible depuis lundi dernier, les titres Fannie Mae et Freddie Mac avaient perdu la moitié de leur valeur en quelques minutes. Par la suite, les deux titres ont rebondi, l’action Freddie Mac repassant même brièvement en territoire positif au cours de la même séance. “Les enquêtes que nous engageons” avec d’autres régulateurs, “visent à garantir que les investisseurs continuent à recevoir des informations fiables et précises sur le marché, sur les compagnies cotées”, a expliqué le président de la SEC Christopher Cox, cité dans le communiqué. M. Cox rappelle que les intermédiaires boursiers se sont vus récemment rappeler que la diffusion de fausses nouvelles était une infraction. Un autre régulateur, la FINRA, a souligné dans un communiqué séparé que la diffusion de fausses nouvelles pour manipuler les cours de Bourse “ne sera pas tolérée et fera l’objet d’enquêtes vigoureuses et déterminées”. |
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