[14/07/2008 08:41:28] FARNBOROUGH (AFP)
L’américain Boeing et l’européen Airbus s’apprêtent à un nouveau duel à coup d’annonces de commandes d’avions, au Salon aéronautique de Farnborough (Grande-Bretagne), qui ouvre ses portes lundi. Parmi les contrats attendus lors de cette manifestation, qui se tient tous les deux ans et fête cette année ses soixante ans, nombre d’entre eux devraient provenir des compagnies aériennes du Golfe, bénéficiant d’un trafic en pleine croissance et de forts revenus liés à la manne pétrolière. Ainsi, la compagnie aérienne nationale des Emirats arabes unis, Etihad Airways, avait annoncé en juin vouloir commander entre 50 et 100 avions, des moyen et long-courriers, à Farnborough, qui a lieu en alternance avec Le Bourget, près de Paris. Ce salon, l’un des plus importants au monde, qui avait accueilli 263.000 visiteurs en 2006 et s’était soldé par un total de 42 milliards de dollars de commandes annoncées, avec Airbus et Boeing pour principaux bénéficiaires, sera également l’occasion de prendre le pouls des transporteurs aériens, dont la santé se dégrade avec la montée de l’or noir, pour nombre d’entre eux. Dans un entretien au Journal du Dimanche, le PDG de Boeing, Jim McNerney, notait que “la période actuelle est clairement difficile” pour les compagnies aériennes, mais indiquait n’avoir “enregistré aucune annulation (de commandes) à ce jour”. Il a toutefois observé que certaines “auront besoin d’aides pour acheter des avions”, soulignant que Boeing les “soutiendra via (sa) filiale de services financiers”. Selon lui, le prix élevé du pétrole constitue “une opportunité” qui “va se traduire par une accélération des commandes de modèles récents” d’avions moins consommateurs de carburant. Le patron du groupe d’aéronautique et de défense EADS, maison mère d’Airbus, Louis Gallois, a estimé de son côté lors d’un séminaire ce week-end, qu’il ne fallait pas paniquer. “Il peut arriver qu’il y ait des annulations, mais nous ne le voyons pas maintenant. Il n’y a pas de raisons de paniquer. Le trafic aérien est toujours bon dans certaines parties du monde”, a-t-il dit. Dimanche, le canadien Bombardier a lancé un défi aux deux titans, qui se partagent le marché mondial des avions de plus de cent places, en annonçant le décollage de sa CSeries, une gamme d’appareils de 100 à 149 places moins polluants et moins consommateurs de carburant. Bombardier attaque sur le segment des moyen-courriers (entre 100 et 200 sièges), la vache à lait de l’américain et de l’européen. Ces derniers ont jusqu’ici affirmé vouloir mettre sur le marché un successeur à leurs 737 et A320 à la fin de la prochaine décennie. Une date considérée comme trop tardive par nombre de compagnies. |
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