[14/07/2008 14:28:02] BAGDAD (AFP) Les milliards du pétrole qu’engrange l’Irak devraient favoriser la paix, a assuré lundi à Bagdad le ministre irakien des Finances, Bayan Baker Jaber Solagh, en appelant les investisseurs étrangers à revenir dans son pays. “A mes yeux, l’argent est une clef de la paix, c’est la clef principale”, a estimé le ministre dans un entretien avec l’AFP, alors que les revenus de l’état irakien ont été multipliés par quatre depuis la chute de l’ancien régime en 2003. Selon les indications de M. Solagh, l’Irak va disposer en 2008 de plus de 75 milliards de dollars pour subvenir à ses dépenses courantes et financer des projets de développements. “Nous n’avons jamais eu autant d’argent depuis 2003”, a-t-il admis. “Lorsque les gens sont sans ressource et qu’ils sont au chômage, Al-Qaïda et les anciens bassistes peuvent leur donner de l’argent pour qu’ils agissent pour eux”, a estimé le ministre, qui est membre du Conseil Suprême Islamique d’Irak (CSII). “Créer des emplois et reconstruire l’économie apportera la paix en Irak”, a-t-il assuré. Il n’y pas de chiffres officiels pour le chômage en Irak, qui compte 26 millions d’habitants, mais il pourrait toucher plus de la moitié de la population active. Le ministre a annoncé qu’outre le budget général et une loi de finance additionnelle, le gouvernement avait décidé de créer un fonds stratégique destiné à financer des projets prioritaires. Le budget pour 2008 est de 48,3 milliards de dollars, et les recettes ont été acquises en six mois. Un budget additionnel de 21 milliards a été décidé au début du mois de juillet, pour financer des opérations dans les secteurs du pétrole, de l’électricité, de la sécurité, des services publics et du logement. “Nous voulons également débloquer un fonds spécial pour des projets stratégiques. Et nous avons créé dimanche (13 juillet) un comité ministériel qui devra allouer cinq à dix milliards de dollars à ces projets”, a annoncé le ministre. “J’appelle les Français, les Européens, et les Américains à participer à ces projets”, a ajouté M. Solagh. Ces fonds sont destinés à construire des raffineries, des autoroutes, des voies de chemins de fer, entre dix et 15 hôpitaux ultramodernes, des ports et à acquérir des avions, a précisé le ministre. Quatre-vingt treize % des revenus de l’Irak proviennent du pétrole et les calculs budgétaires pour 2008 ont été réalisés avec un baril à 57 dollars, alors qu’il a atteint cette semaine plus de 140 dollars. “Nous avons beaucoup d’argent hors budget, mais le chiffre est secret”, a précisé le ministre. “En 2009, le budget sur lequel nous travaillons maintenant devrait tourner autour de 70 à 80 milliards de dollars”, a-t-il ajouté. Il a souligné que l’Irak s’était doté d’un outil de planification stratégique pour les trois années à venir. “Nous avons un plan stratégique. L’Irak a une vision”, a-t-il assuré. “Le budget, ce ne sont pas que des chiffres, c’est aussi le futur du pays”, a encore estimé le ministre. Dans l’immédiat le gouvernement irakien a utilisé sa nouvelle richesse pour faire pleuvoir ses largesses sur les 18 provinces irakiennes, allouant à chacune d’entre elles de 100 à 150 millions de dollars pour des programmes d’urgence. Le ministre a expliqué que cet argent était destiné à satisfaire les besoins des populations après les différentes opérations de sécurité menées dans le sud, à Bagdad et au nord de la capitale irakienne. “Ces fonds doivent aider les gens et leur montrer qu’il y a quelque chose en plus de la sécurité”, a insisté M. Solagh. Il a également assuré que le gouvernement était mobilisé pour combattre la corruption et que les marchés publics seraient passés en pleine transparence. “Mais ce n’est pas facile. Cela ne se fera pas en un jour”, a souligné le ministre. |
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