[14/07/2008 14:46:32] FRANCFORT (AFP) L’équipementier automobile Continental s’est envolé lundi à la Bourse de Francfort, les investisseurs saluant les discussions sur une offre de rachat par un groupe familial bien plus petit que lui, Schaeffler Gruppe. Vers 12H21 GMT, le titre bondissait encore de plus de 23%, à 66,48 euros. Après deux jours de rumeurs relayées par voie de presse, Continental a fini par confirmer une “première discussion brève sur un possible engagement de Schaeffler” au capital organisée “en fin de semaine dernière”. L’entreprise veut attendre d’avoir des plans plus précis pour les examiner. “Nous sommes toujours en contact avec Conti”, a ajouté à l’AFP un porte-parole de Schaeffler. Fidèle à ses habitudes, le groupe de Hanovre (nord) s’était jusque là contenté d’avancer qu’il “n’avait pas peur d’être approché par des investisseurs s’ils soutiennent notre politique”, selon une porte-parole. Samedi, le Financial Times avait révélé que Schaeffler, un groupe familial installé en Bavière (sud) et fabricant de pièces pour l’automobile et l’aéronautique, voulait s’emparer du cinquième équipementier au monde (hors pneumatiques) pour plus de 10 milliards d’euros. Et ce malgré la différence notable de taille entre l’offrant et la proie. Non coté, Schaeffler a réalisé l’an passé un chiffre d’affaires de 8,9 milliards d’euros, près de trois fois inférieur à l’objectif que se fixe Continental pour 2008 de 26,4 milliards. Si l’opération aboutit, il s’agirait de la plus grosse acquisition réalisée cette année en Europe, pour un groupe qui fait régulièrement l’objet de rumeurs de rachat. En 1990 déjà, Continental s’était distingué en devenant le premier allemand à faire l’objet d’une OPA hostile de la part d’un groupe étranger, en l’occurrence l’italien Pirelli. Il y a deux ans, ce sont des investisseurs financiers qui l’avaient approché, là aussi sans succès. Ces derniers mois, Continental, qui peine à digérer le rachat de son concurrent allemand VDO pour plus de 11 milliards d’euros et doit affronter la flambée du cours des matières premières, faisait à nouveau figure de cible de choix. En un an, sa valeur boursière a fondu de près de moitié, tombant vendredi à moins de 9 milliards d’euros. “L’intérêt stratégique pour Continental est là”, a indiqué à l’AFP Aleksej Wunrau, analyste de la BHF Bank. “Malgré de forts vents contraires (…), nous pensons que Continental est actuellement sous-évalué”, précisent les analystes de Merck Finck dans une note. “Une offre de Schaeffler me semble réaliste”, a réagi Jürgen Pieper, analyste de la banque Metzler. Le groupe est tenu “par une famille très riche”, qui s’est déjà lancée dans une opération similaire en rachetant les roulements à bille FAG en 2002, rappelle-t-il à l’AFP. “Etant donné la taille de Conti comparée à Schaeffler, nous estimons que la probabilité (d’un tel rachat) est relativement faible”, tempèrent les analystes de Sal Oppenheim dans une note, insatisfaits du montant de l’offre. “Je pense qu’il n’y aura plus d’offre”, tranche lui M. Wunrau, pointant la hausse du prix provoquée par l’envolée du titre en Bourse. Il repoussait également vigoureusement la rumeur d’une contre-offre du numéro un mondial de l’équipement automobile, Bosch. “Les constructeurs automobiles ne veulent pas d’un monopole”, selon lui. Pas plus que les autorités de la concurrence, ajoute M. Pieper. Quant au syndicat de la métallurgie IG Metall de Conti, il a aussitôt appelé à “une résistance massive” en cas de rachat par Schaeffler, qualifiée “d’entreprise absolument pas transparente”. |
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