[14/07/2008 20:36:10] PARIS (AFP) Affaiblies par la crise, certaines banques se délestent d’une partie de leur portefeuille ou se vendent au plus offrant, autant d’opportunités dont se saisissent celles qui sont moins touchées, comme l’illustre le rachat annoncé lundi d’Alliance & Leicester par l’espagnole Santander. JP Morgan, BNP Paribas, Crédit Mutuel ou Santander ont en commun d’avoir profité de l’affaiblissement de leurs concurrentes, notamment en raison de la crise des subprime apparue l’été dernier, pour se renforcer dans certaines activités ou régions du monde. Dernière en date, Santander, la première banque de la zone euro par la capitalisation boursière, a bouclé en trois jours le rachat de la britannique Alliance & Leicester, spécialisée dans le crédit immobilier. Même si sa situation n’est pas catastrophique, celle-ci n’a pas fait la fine bouche alors que l’économie britannique est menacée de récession et les banques fragilisées par l’éclatement de la bulle immobilière. Le Crédit Agricole, qui s’était penché sur son cas à l’été 2006, n’était pas dans la course et pour cause: embourbée dans la crise, la banque française a décidé de geler toute nouvelle acquisition et d’engager au contraire un “programme de cession d’actifs non stratégiques”. Vendredi, c’est le Crédit Mutuel qui a raflé, pour près de 5 milliards d’euros, les activités de banque de détail de Citigroup en Allemagne. La banque mutualiste, à qui la crise n’a coûté “que” 300 millions d’euros, a profité du vaste plan de restructuration engagé par l’ex-numéro un mondial, rétrogradé au cinquième rang. Citigroup a entrepris en effet de se délester de 400 milliards de dollars d’activités jugées non stratégiques dans les deux ou trois ans à venir, dont sa filiale allemande, Citibank, pourtant très rentable. Début juin, une autre banque française, BNP Paribas, elle aussi relativement épargnée pour l’instant par la crise, a fait preuve d’opportunisme en s’emparant de l’activité de services aux fonds spéculatifs de Bank of America. Un vendeur d’actions expliquait lundi à l’AFP que “rares” sont les banques “qui ont la capacité de faire de la croissance externe” en ce moment. “BNP Paribas se situe dans cette catégorie. C’est moins le cas pour Crédit Agricole, Société Générale ou (la banque suisse) UBS”, qui sont “plutôt à la recherche de fonds propres pour maintenir leur activité après les dépréciations qu’elles ont dû passer”, a-t-il ajouté. C’est la banque américaine JP Morgan qui a ouvert la chasse en rachetant en mars, pour une bouchée de pain, la prestigieuse banque d’affaires Bear Stearns. Là encore, JP Morgan a profité des difficultés de sa consoeur, dont la faillite aurait ébranlé le système financier mondial, pour se renforcer, se taillant au passage une réputation de “vautour”. Le même mois, le géant britannique HSBC avait vendu au groupe Banque Populaire sept banques régionales dont il était propriétaire en France, sous la pression de ses actionnaires qui le poussaient à se recentrer sur ses activités plus rentables. |
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