Quelle attitude la Tunisie
devrait-elle adopter vis-à-vis des grandes agences de rating alors que
celles-ci viennent d’être mises sur la sellette au sein de l’Union
européenne, notre principal partenaire ?
Les critiques ne viennent pas de
n’importe qui; Alistair Darling, le ministre britannique des Finances, qui
se fait en réalité l’écho des inquiétudes d’autres ministres européens des
Fiances ainsi que des gouverneurs de banques centrales. Il met à l’index la
dépendance, devenue selon lui beaucoup trop grande, des agences de rating
sur les règles financières de l’Union européenne et encourage les
investisseurs à se charger de leurs propres contrôles sur les instruments
financiers complexes.
Une petite révolution, en somme !
Mais qui vient à la suite de la décision des autorités boursières
américaines de réévaluer leurs règles qui font référence explicite au
rating. Comme quoi les Européens trouvent leur ‘’inspiration’’ auprès des
Américains et nous, nous trouvons la nôtre auprès des Européens !
Pour faire court, il faut voir ce
qu’en pensent les Américains pour savoir à quoi s’en tenir. Il y a de
nombreuses critiques mais le point clef est certainement la conviction des
Américains que les agences de rating n’ont pas vu venir la dernière crise
des crédits (dont les répercussions se sont étendues au-delà des Etats-Unis)
et n’ont donc pas été en mesure d’avertir assez tôt les investisseurs.
Il va de soi que les agences de
rating devront donc se remettre en cause si elles veulent garder le prestige
dont elles ont longtemps bénéficié. En attendant, les pays comme la Tunisie
qui font des rapports des agences de rating des vitrines à l’égard des
investisseurs devraient aussi refaire leur compte quant à la crédibilité
qu’elles mettent en avant.
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