[15/07/2008 11:06:02] PARIS (AFP) Un nouveau géant français de l’énergie, de l’eau et des déchets GDF Suez naîtra mercredi à l’issue du vote des actionnaires de chaque groupe sur la fusion, et prévoit déjà de gâter ses actionnaires, en leur versant dès cette année un dividende exceptionnel. Les actionnaires de chaque groupe, réunis en assemblées générales extraordinaires, devraient approuver sans surprise cette union et mettre un terme au feuilleton d’un mariage annoncé en février 2006, entre le groupe public gazier GDF et le groupe privé d’énergie, d’eau et de déchets Suez. Les administrateurs de GDF et de Suez avaient déjà approuvé début juin le projet de fusion, validé ensuite mi-juin par l’Autorité des marchés financiers (AMF). Jeudi, l’arrêté de privatisation de GDF paraîtra au Journal officiel et les deux patrons tiendront un point presse au siège du nouvel ensemble, un immeuble du 8ème arrondissement occupé un temps par EDF, principal concurrent du nouveau groupe. GDF Suez sera baptisé en Bourse le 22 juillet, avec une première cotation, qui permettra de connaître sa valeur aux yeux des investisseurs –93 milliards d’euros mardi en additionnant les capitalisations des deux groupes– et avec la première réunion de son conseil d’administration. Comme promis à l’automne, le nouveau groupe proposera dès cette année à ses actionnaires, dont le premier d’entre eux sera l’Etat français (35,6% du capital), le versement d’un dividende exceptionnel de 0,80 euro par action, qui s’ajoutera au dividende ordinaire. GDF et Suez avaient prévu en octobre une “rémunération attractive” de leurs actionnaires, basée sur le “développement” du nouveau groupe. Pour les ménages en revanche, les nouvelles pourraient être moins bonnes puisque le futur numéro deux de GDF Suez, Jean-François Cirelli, a affirmé que les tarifs réglementés du gaz (fixés par l’Etat), qui ont déjà augmenté de près de 10% depuis janvier pour les particuliers, pourraient encore progresser si les prix du pétrole dépassaient durablement les 140 dollars le baril. Un autre sujet d’actualité pour le futur groupe sera le nucléaire. GDF Suez a promis de dire, avant début 2009, dans quel pays il entend construire un réacteur nucléaire de troisième génération de type EPR. Si ce choix portait sur le projet de deuxième EPR en France, tel qu’annoncé le 3 juillet par le président français Nicolas Sarkozy, GDF Suez le construirait en partenariat, ont déjà précisé les deux groupes. Cette question va en tout cas aviver la concurrence entre GDF Suez et EDF, principal exploitant des centrales françaises. La nouvelle version du projet de fusion, présentée début septembre au terme d’âpres négociations avec l’Elysée, prévoit l’échange de 22 actions Suez pour 21 actions GDF et, pour compenser la différence de valeur boursière, la mise en Bourse de Suez Environnement, le pôle eau et déchets de Suez, qui sera coté le même jour que GDF Suez, le 22 juillet. Le chiffre d’affaires cumulé de GDF et Suez pour 2007 approchait 75 milliards d’euros fin 2007. Les deux groupes, qui emploieront ensemble près de 200.000 salariés, ont déjà prévu d’investir un total de 10 milliards d’euros par an, en moyenne, entre 2008 et 2010. Les représentants des salariés ont diversement apprécié ce mariage. Chez GDF notamment, toutes les instances du personnel se sont prononcées contre. GDF et Suez ont franchi en mai des étapes déterminantes pour leur union. Le 26 mai, GDF a obtenu l’avis, consultatif mais indispensable, de son comité central d’entreprise. Les deux groupes ont aussi rempli les conditions posées par la Commission européenne, comme la cession du gazier belge Distrigaz par Suez à l’italien Eni, et la cession de la SPE, deuxième électricien belge, par GDF à EDF. |
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