La Bourse de Paris en forte baisse, Bernanke n’a guère rassuré les marchés

 
 
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à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[15/07/2008 16:04:39] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a rechuté mardi, le CAC 40 lâchant 1,96% dans un marché toujours très inquiet de la situation du secteur financier, et déçu par le discours du président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke.

L’indice vedette a cédé 81,38 points à 4.061,15 points, dans un volume d’échanges étoffé de 6,1 milliards d’euros, revenant à ses niveaux de mai 2005. Le CAC 40 a dégringolé jusqu’à 4.024,84 points (-2,84%), avant de profiter du reflux du pétrole en fin de séance.

Londres a abandonné 2,42%, Francfort 1,91% et l’Eurostoxx 50 1,93%.

“On est en train d’attaquer la septième semaine consécutive de baisse”, a constaté Bertrand Lamielle, directeur de la gestion actions chez B.Capital, expliquant que les investisseurs ne faisaient “plus aucun tri en fonction des fondamentaux des sociétés”.

Les nouvelles du secteur financier ont une nouvelle fois alimenté ce climat de défiance, entre l’enquête ouverte par l’autorité néerlandaise des marchés contre Fortis, les provisions de l’espagnole Banco Popular et les informations de presse évoquant un possible retrait de la cote de Lehman Brothers.

“A de tels niveaux de nervosité, les rumeurs prennent corps assez facilement”, a expliqué M. Lamielle à l’AFP, commentant la suspicion entourant les banques françaises, notamment Dexia et Natixis, bien qu’elles n’aient fait aucune annonce.

Très attendus, les propos du président de la banque centrale américaine devant le Congrès n’ont pas suffi à ramener le calme, bien que Ben Bernanke ait relevé ses prévisions de croissance pour 2008 aux Etats-Unis.

“Visiblement, le marché s’est concentré sur sa mise en garde concernant l’inflation et a retenu qu’il ne comptait pas baisser de nouveau ses taux directeurs”, actuellement à 2%, a analysé Jean-Philippe Muge, de SwissLife Gestion Privée.

Le président de la Fed n’a par ailleurs dissipé aucune des craintes sur la fragilité des géants du refinancement hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae, dont les titres dégringolaient encore de plus de 20% mardi à la Bourse de New York.

Pour Bertrand Lamielle, cependant, “on a tellement tendu le ressort que le marché devrait nous offrir des rebonds”, même limités, notamment si la saison des publications trimestrielles de sociétés s’avère moins catastrophique qu’anticipé.

BNP Paribas (-3,17% à 54,09 euros), Crédit Agricole (-3,88% à 11,40 euros), Dexia (-5,50% à 8,07 euros) et Société Générale (-1,24% à 50,84 euros) ont pesé sur l’indice vedette, tandis que Natixis (-9,66% à 5,05 euros) a terminé en queue du Service de réglement différé.

Gaz de France (-0,16% à 38,51 euros) et Suez (-0,94% à 40,20 euros) ont moins reculé que le marché grâce à l’annonce du versement par le futur groupe GDF Suez à ses actionnaires d’un dividende exceptionnel de 0,80 euro par action, sous forme d’un acompte payé dès cette année, après le 31 août.

Carrefour (+1,60% à 31,69 euros) a signé la plus forte hausse des valeurs vedettes, porté par des achats à bon compte après avoir dégringolé de 20,21% en juin et de plus de 10% depuis le début du mois de juillet.

L’Oréal (-1,82% à 64,09 euros) a souffert de l’opinion négative de la Société Générale, qui a abaissé sa recommandation à “conserver” avec un objectif de cours à 70 euros, pour tenir compte des prévisions de ralentissement de la croissance du groupe de cosmétiques.

EADS (-2,81% à 11,08 euros) n’a pas profité de la commande géante de 100 avions remportée par sa filiale Airbus auprès du groupe émirati Dubai Aerospace, d’une valeur de 12,6 milliards de dollars au prix catalogue.

Danone (-2,57% à 41,31 euros) a été pénalisé par l’abaissement de recommandation de Citigroup à “conserver”, contre “acheter” auparavant, avec un objectif de cours également revu en baisse de 27% à 45 euros, dans un contexte de concurrence accrue des marques de distributeurs.

Euronext (CAC 40)

 15/07/2008 16:04:39 – Â© 2008 AFP