[16/07/2008 15:36:58] PARIS (AFP) Alors que l’environnement est devenu un sujet majeur dans les médias, la presse écrite tente de passer de la théorie à la pratique en réfléchissant aux moyens de fabriquer journaux et magazines de façon plus écologique. “Il y a une vrai prise de conscience” dans la presse écrite en raison d’une “demande forte des lecteurs” mais aussi des journalistes, estime Pierre Galio, responsable de la cellule des partenariats promotionnels à l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). “Quand une rédaction travaille sur l’écologie, ça amène des questions sur les plus-produits (DVD, livres vendus avec le magazine…), l’expédition, les fims plastiques…”, témoigne Georges Sanerot, directeur général du groupe Bayard, très actif sur le sujet. Le papier constitue le principal impact écologique. Si la quasi-totalité des quotidiens sont imprimés sur du papier 100% recyclé, le problème est plus complexe pour les magazines. “Il existe du papier recyclé très beau, mais c’est très rare”, explique Sylvaine Cortada, directrice du département fabrication de Prisma Presse. Or, les annonceurs sont très exigeants sur la qualité du papier sur lequel vont passer leurs publicités, en particulier dans la presse féminine et haut de gamme. Certains groupes, comme Bayard et Prisma, optent pour des papiers certifiés, garantissant que le bois avec lequel ils sont fabriqués provient de forêts gérées durablement. Autre poste important: le transport. “Le papier fait des milliers de kilomètres. Du papetier, il va à l’imprimerie, puis chez le brocheur, ensuite il y a la distribution jusqu’aux marchands de journaux, sans parler des invendus, dont il faut se débarrasser”, explique M. Galio. Les NMPP parcourent ainsi plus de 300.000 kilomètres par jour pour distribuer la presse en France. Elles réalisent actuellement des études sur des transports alternatifs à la route, notamment en privilégiant le train. Pour faire le point sur tous ces impacts, VSD (Prisma Presse) a démarré en décembre 2007 un bilan carbone, qui rend compte de l’impact des activités proprement dites du magazine, mais aussi de celles induites par ses fournisseurs et ses clients, notamment sur l’effet de serre. Les pratiques des journalistes, et en particulier leurs déplacements, sont aussi analysées. “L’intérêt c’est de mettre l’ensemble des acteurs de la publication autour d’une table pour une réflexion globale sur l’organisation existante (flux, méthodes de production….), car en actionnant un levier d’un côté, on peut parfois dégrader la situation de l’autre”, indique M. Galio. Mme Cortada explique ainsi avoir un temps pensé à l’utilisation d’encres à l’eau… avant de découvrir que cela compliquait le recyclage du papier. Avantage notable: passer à un mode de fabrication plus respectueux de l’environnement ne coûte pas forcément plus cher et permet même souvent de faire des économies, soulignent ces spécialistes. Au final, le meilleur moyen de rendre la presse plus écologique ne serait-il pas de passer au tout numérique ? Pas si simple. “Il faut mesurer le cycle de vie d’un ordinateur, la consommation d’énergie nécessaire” pour consulter un magazine en ligne, indique Mme Cortada. “L’intérêt c’est qu’on supprime une phase de transport. Mais le développement d’internet et de l’information numérique (et de la dématérialisation associée) n’a pas amené de baisse de la consommation de papier graphique”, note M. Galio. Ce que fait le lecteur joue aussi. “Ce n’est pas la même chose s’il trie ou non, s’il partage son magazine ou s’il va chercher son journal à pied ou en voiture”, ajoute-t-il. |
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