L’Union européenne accepte de réduire ses droits de douane sur les bananes

Des bananes (Photo : Pascal Pavani)

L’UE s’est dit prête mercredi à accepter de réduire ses droits de douane sur les importations de bananes, dans le conflit qui l’oppose à l’Amérique Latine, juste avant une réunion cruciale à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Dans un communiqué, la Commission européenne, qui négocie au nom des pays européens sur ces dossiers, a indiqué être disposée à faire sienne une proposition de compromis du directeur général de l’OMC, Pascal Lamy.

Cette dernière prévoit une baisse progressive d’ici 2015 des droits de douane sur la banane à 116 euros la tonne, contre 176 euros aujourd’hui pour les pays non ACP (Afrique Caraïbes Pacifique).

“La Commission européenne a accepté aujourd’hui de travailler à une solution de compromis pour résoudre le conflit de longue date sur les bananes impliquant des pays d’Amérique Latine et les pays ACP”, a-t-elle précisé.

Les Etats-Unis et l’Equateur critiquaient depuis longtemps le régime d’importation européen de bananes, entré en vigueur en janvier 2006.

Les Etats-Unis avaient déposé une plainte contre l’UE en juin 2007, estimant que le dispositif européen constituait une discrimination envers les pays d’Amérique latine. L’OMC leur a donné raison en mai.

Une plainte similaire, déposée par l’Equateur, a été jugée en avril dernier par l’OMC, également en défaveur de l’UE.

Jusqu’ici l’UE s’était contentée d’annoncer son intention de faire appel de la décision de l’OMC qui donnait raison aux Etats-Unis.

La Commission européenne précise désormais être “prête à accepter” la proposition faite par M. Lamy “afin de faire des progrès dans les négociations de Doha sur l’agriculture”, estimant que résoudre ce problème est “nécessaire” pour le succès d’un accord global.

“Résoudre ce problème qui dure doit faire partie d’un accord final dans le cadre du cycle de Doha”, a souligné le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson, cité dans le communiqué.

“Cela signifie équilibrer les besoins de deux ensembles différents de pays en développement, tout en prenant en compte les intérêts des producteurs européens de bananes”, a-t-il ajouté.

La Commission européenne précise néanmoins que, si les pays d’Amérique Latine acceptent également de discuter sur la base de la proposition de Pascal Lamy, un accord sur le sujet des bananes devra encore être approuvé par les Etats de l’UE.

Une réunion ministérielle des principales puissances commerciales mondiales est prévue à partir de lundi prochain pour tenter de conclure les laborieuses négociations du cycle de Doha à l’OMC. Elle est considérée comme celle de la dernière chance.