[17/07/2008 16:14:29] PARIS (AFP)
Le nouvel indice de référence des loyers, désormais calculé sur la base de l’indice des prix à la consommation hors tabac et hors loyers, a augmenté de 2,38% sur un an au deuxième trimestre 2008, a annoncé l’Insee jeudi dans un communiqué. Cet indice avait augmenté de 1,81% au premier trimestre de 2008. “C’est la plus forte hausse depuis le nouveau calcul de l’indice et même depuis le premier trimestre 2006, mais ce n’est pas encore dramatique”, a indiqué à l’AFP Gérard Vittek, chef d’unité de la division comptes et études de l’industrie de l’Institut national de la statistique. De son côté, la ministre du Logement, Christine Boutin, a souligné que cette hausse de 2,4% était “due à l’inflation actuelle, dont le taux sert dorénavant de réference pour le calcul annuelle des loyers”, mais qu’elle restait “inférieure d’un point à ce qu’elle aurait été (3,4%) si l’indice de référence utilisé jusqu’à présent n’avait pas été modifié”. En modifiant le calcul des hausses de loyers annuelles, “dans un contexte économique international portant à une hausse des prix (…) le gouvernement a donc fait en sorte (…) de limiter cette hausse à la seule inflation et ainsi attenué les effets économiques globaux sur le pouvoir d’achat des Français en ce qui concerne la part de leur loyer dans leur budget”, indique le ministère. “Une évolution de cette nature suscite tout de même de réelles inquiétudes pour les locataires en matière de pouvoir d’achat”, a souligné de son côté Michel Mouillart, professeur d’économie à l’université de Paris X-Nanterre.
“Vu la hausse des prix à la consommation, il est normal que l’IRL progresse et cela devrait se poursuivre au troisième trimestre”, a estimé M. Wittek. “De toute façon, même si les prix à la consommation se stabilisent, il faudra un certain temps pour que cela se répercute sur l’IRL”, a-t-il ajouté. Les prix à la consommation en France ont augmenté de 0,4% en juin par rapport au mois précédent, soit une hausse de 3,6% sur un an, principalement à cause des produits pétroliers, selon les chiffres publiés par l’Insee mercredi. Cette hausse est à son sommet depuis juillet 1991, quand elle avait atteint 3,8%. Le nouveau mode de calcul de l’IRL, annoncé fin 2007 par le président Nicolas Sarkozy, correspond “à la moyenne, sur les douze derniers mois, de l’indice des prix à la consommation hors tabac et hors loyers”. Auparavant, l’indice était composé à 60% de l’indice des prix à la consommation, à 20% de l’indice du coût de la construction (ICC), qui augmente très fortement en raison de l’envolée du prix des matières premières, et à 20% de l’indice des prix d’entretien et d’amélioration (IPEA). Selon M. Vittek, le nouveau mode de calcul fait baisser l’IRL “de l’ordre d’un point environ”. “Si l’on était resté sur l’ancien calcul, l’indice aurait pris 3,35%”, a-t-il estimé, “les locataires bénéficient donc du nouvel indice”. “Ce nouveau mode de calcul c’est +reculer pour mieux sauter+”, a indiqué pour sa part M. Mouillart. “On savait que l’IRL ne pourrait qu’augmenter dans le contexte économique actuel et ce n’est pas un changement de calcul qui va changer les choses”, a-t-il ajouté. |
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