[17/07/2008 08:47:21] NEW YORK (AFP) Depuis la disparition d’IndyMac, la presse américaine multiplie les conseils aux consommateurs sur les mesures à prendre en cas de faillite de leur banque — des conseils qui se veulent rassurants mais qui reflètent l’inquiétude grandissante des ménages. Les télévisions américaines ont diffusé ces derniers jours des images-choc après la faillite de la banque californienne: des centaines d’épargnants faisant la queue devant les guichets d’IndyMac pour retirer leurs économies, inquiets malgré sa mise sous tutelle gouvernementale. Ces scènes perturbantes pour le public américain ont aussitôt poussé des dizaines de journaux et magazines, des plus grands titres nationaux jusqu’au petits journaux locaux et aux gratuits du métro, à publier de longs articles sur le thème “Que faire si votre banque fait faillite?”. Alimentant les craintes, les analystes spéculent sur le sort d’une centaine de banques qui pourraient fermer. L’organisme garantissant les dépôts bancaires, la FDIC, a reconnu qu’elle surveillait 90 banques en difficulté — dont le nom n’est pas divulgué, pour éviter d’effrayer leurs clients. Déboulant dans ce débat, dans un mélange d’optimisme et de pessimisme, les journaux évoquent depuis deux jours sans hésiter les pires scénarios tout en cherchant à les dédramatiser. Ils expliquent ainsi à la fois que les risques sont limités pour un épargnant, du moins en-dessous des 100.000 dollars de dépôts, le plafond garanti par les autorités fédérales, mais qu’effectivement d’autres banques pourraient tomber. “Pas besoin de retirer vos fonds si vous avez moins de 100.000 dollars dans la banque, sous la limite protégée par l’organisme d’assurance fédéral”, souligne, rassurant, le site internet de la chaîne FoxBusiness. “Mon argent est-il protégé à la banque?”, s’interroge le Chicago Tribune, en calculant des exemples au cas par cas. “Comment survivre à la crise des banques? Faites-leur confiance si vous avez-moins de 100.000 dollars. Si vous avez plus, répartissez dans deux banques”, tranche AM, le gratuit du métro new-yorkais. “Tout ceux dont les dépôts excèdent la limite assurée doivent y remédier en les répartissant dans plusieurs banques”, conseille aussi FoxBusiness. Autre conseil, rebaptiser les comptes sous plusieurs noms, par exemple un compte personnel, un compte joint et un compte pour le conjoint. “Cela oblige à acheter de nouveaux carnets de chèques et payer de nouvelles commissions, mais c’est peu comparé à la tranquillité d’esprit en cas de faillite de votre banque”, résume FoxBusiness. En cinq questions, du type “Que se passe-t-il si votre banque fait faillite?” ou “Que faire si mes dépôts excèdent la limite assurée?”, le San Francisco Chronicle affirme: “Vous ne devez pas vous inquiéter de perdre de l’argent, même si vous pouvez avoir de légers inconvénients en cas de faillite de votre banque”. Le quotidien californien précise que pour les sommes au-delà de 100.000 dollars, “en moyenne les clients de banques qui ont fait faillite ces 10-12 dernières années ont récupéré 72% de leurs fonds”. L’associations américaine des banques (ABA) ne voit elle aucun mouvement de panique chez les consommateurs pour le moment. “S’il y avait beaucoup de consommateurs qui interrogent leurs banquiers, nous le saurions”, a commenté Jim Eberle, un porte-parle de l’ABA. Les marchés ont eux cédé à la panique ces derniers jours, avec des effondrements des actions de banques comme Washington Mutual et National City qui ont perdu sur la seule journée de lundi le tiers de leur valeur. Les valeurs bancaires se sont toutefois redressées mercredi, un peu rassérénées par des résultats de Wells Fargo, en nette baisse mais meilleurs que prévu. |
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