[17/07/2008 19:18:23] WASHINGTON (AFP) Confrontées à la menace d’un durcissement de la réglementation, les plus grandes banques mondiales ont présenté jeudi à Washington un code de bonne conduite, censé mettre un terme aux dérives qui ont permis, il y a un an, l’éclatement de la crise des “subprimes”. L’application de ces mesures permettrait de “rebâtir la confiance du marché”, a fait valoir l’Institut de la finance internationale (IIF), en présentant un rapport de 200 pages, fruit d’une réflexion entamée en octobre. De nature très techniques, les préconisations de l’IIF touchent en particulier à la gestion du risque par les banques, à la rémunération de leurs dirigeants, à la gestion du risque de liquidité, à l’évaluation des actifs détenus, au rôle des agences de notation et à la transparence. “Nous sommes dans une situation où nous ne pouvons pas attendre”, a souligné Josef Ackermann, président du conseil d’administration de l’IIF et président du comité exécutif de la Deutsche Bank lors d’une conférence de presse. “Je suis tout à fait certain que certaines de ces mesures seront appliquées dans les semaines qui viennent et la plupart d’ici la fin de l’année”, a-t-il assuré, en soulignant que, si les discussions avaient été rudes, tous les membres de l’association avaient ratifié le rapport. IIF rassemble 380 des plus grosses banques mondiales. Pour M. Ackermann, leur effort “sans précédent” pour déterminer des normes d’excellence dans la profession bancaire, doit permettre à toutes les banques de comparer leurs pratiques avec ce qui se fait de mieux. L’objectif est de mettre un terme à certains manquements dans la gestion des banques qui “ont contribué à aggraver significativement les problèmes dans la profession des services financiers et dans l’économie en général”. Le rapport met particulièrement l’accent sur la gestion du risque, foulée aux pieds pendant l’euphorie financière des dernières années, alors qu’elle devrait constituer “le coeur de l’expertise” des banques, selon M. Ackermann. L’IIF recommande notamment de donner un rôle accru au chef du risque de la banque. En cas de conflit avec son PDG, celui-ci doit pouvoir porter le contentieux devant le conseil d’administration, a souligné Rick Waugh, le PDG de la banque canadienne Scotiabank, lors de la même conférence. Sur le sujet polémique du salaire des patrons de banque, l’IIF estime que leur mode de rémunération ne doit pas favoriser une prise de risque excessive. Leurs “parachutes dorés”, en cas de départ contraint, doivent être calculés en prenant en compte “la performance pour l’actionnaire réalisée sur la durée”. L’IIF a démenti avec force que la publication de son rapport puisse n’être qu’un contre-feu des banques, préoccupées par l’inclinaison croissante du régulateur, partout dans le monde, à durcir la réglementation bancaire. “Le développement de critères pour notre industrie n’est pas une tentative d’auto-régulation”, s’est défendu l’association. “Des efforts de cette nature peuvent permettre d’identifier et d’accélérer la diffusion des meilleurs pratiques possibles, mais ils ne sont pas conçu comme un substitut la surveillance (par les autorités) des institutions financières réglementées”, a ajouté l’IIF dans son communiqué. L’association s’est élevée contre la possibilité de mettre en place un ratio standardisé mesurant le risque de tomber à cours de liquidité, pour éviter la répétition de la quasi-faillite de la banque d’affaires Bear Stearns. “Les pratiques de gestion du risque de liquidité doivent être taillées sur-mesure pour chaque banque”, a fait valoir M. Ackermann. “C’est à chaque entreprise de déterminer quel est son niveau de tolérance au risque et la meilleure manière de concilier gestion prudente du risque et stratégie commerciale”. |
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