Le pétrole poursuit sa chute, les marchés craignent une baisse de la consommation

 
 
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étrole en Californie, en janvier 2008 (Photo : David McNew)

[17/07/2008 20:35:05] NEW YORK (AFP) Les prix du pétrole ont poursuivi leur plongeon jeudi à New York, totalisant une chute de plus de 15 dollars le baril en trois jours, le marché s’inquiétant de l’impact du ralentissement économique, notamment aux Etats-Unis, sur la consommation d’or noir.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en août a lâché 5,31 dollars par rapport à la clôture de mercredi, pour finir la séance à 129,29 dollars. Il avait franchi les 130 dollars le 21 mai dernier pour la première fois de son histoire.

A Londres, le baril de Brent pour livraison en septembre (premier jour de cotation de ce contrat) a perdu 5,12 dollars, à 131,07 dollars.

En trois jours, le plongeon atteint 15,89 dollars à New York, et 12,85 dollars à Londres.

“Les cours ont continué à baisser dans la foulée des sessions précédentes”, a expliqué l’analyste indépendant Jim Ritterbusch.

Alors que les investisseurs guettent tout signe d’une baisse de la demande aux Etats-Unis, les stocks de brut, publiés mercredi, y ont augmenté de 3,0 millions de barils la semaine dernière. Les analystes tablaient a contrario sur une diminution.

Les statistiques du Département américain à l’Energie ont également fait état d’une hausse plus importante que prévu des stocks d’essence et de produits distillés et d’une baisse de la consommation sur les quatre dernières semaines, par rapport à l’an dernier.

La demande d’essence, particulièrement surveillée lors de la période estivale, a faibli de 2,1%.

L’augmentation des stocks de brut, due notamment en grande partie à une progression des importations, a également rassuré le marché sur l’état des approvisionnements.

“L’affaiblissement de la demande et la reconstitution de l’offre de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole, ndlr) pourraient enfin être mis en évidence par les statistiques, ce qui serait favorable à un repli de plus grande ampleur”, a relevé Antoine Halff, de Newedge Group.

“Il y a des craintes grandissantes que la baisse de la demande observée aux Etats-Unis ne se propage en Europe, voire les pays émergents”, moteur de la demande mondiale, a renchéri M. Ritterbusch.

Dans ce contexte d’inquiétudes sur la consommation, le marché a ignoré l’annonce de nouvelles perturbations de l’offre en provenance du Nigeria, l’un des principaux producteurs africains d’or noir.

Une explosion apparemment d’origine criminelle a frappé un important oléoduc géré par Agip, filiale du groupe italien Eni, qui a indiqué avoir suspendu une partie de sa production, à hauteur de 47.000 barils par jour.

Mais la veille, la compagnie américaine Chevron avait remis en service un oléoduc au Nigeria acheminant 120.000 barils par jour, tandis que l’anglo-néerlandaise Shell faisait de même avec un oléoduc transportant quotidiennement 130.000 barils.

Autre nouvelle rassurante, “les Etats-Unis ont consenti à un geste en direction de l’Iran”, a relevé M. Ritterbusch.

Opérant un spectaculaire changement diplomatique, George Bush a accepté qu’un haut diplomate assiste, pour la première fois, à des discussions entre les partenaires des Américains et les Iraniens samedi à Genève.

L’Iran, deuxième gros producteur au sein de l’Opep, avait menacé ces dernières semaines de fermer le détroit stratégique d’Ormuz, par où transite environ 40% du pétrole mondial, si ses intérêts étaient en jeu.

 17/07/2008 20:35:05 – Â© 2008 AFP