Areva : la PDG Anne Lauvergeon attendue à Tricastin

 
 
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éaire du Tricastin, le 17 juillet 2008 (Photo : Fred Dufour)

[18/07/2008 09:19:31] PARIS (AFP) La PDG du groupe français de nucléaire Areva Anne Lauvergeon était attendue vendredi sur le site de Tricastin (Vaucluse) pour faire un point sur les causes de l’incident du 8 juillet à l’usine Socatri.

Mme Lauvergeon, rencontrera les salariés de Socatri, filiale d’Areva, et un certain nombre d’élus et de représentants des pouvoirs publics.

Areva a reconnu jeudi que des erreurs et des dysfonctionnements internes avaient conduit à la fuite et a décidé de remplacer le directeur de l’usine.

L’enquête interne, lancée par Areva, fait apparaître “un manque de coordination évident entre les équipes en charge des travaux et celles responsables de l’exploitation”. Ce dysfonctionnement est “à l’origine de cet incident”, a reconnu le groupe nucléaire dans un communiqué.

“L’erreur de l’exploitant est aussi d’avoir attendu les résultats des mesures complémentaires pour prévenir les autorités, près de trois heures” plus tard, a encore admis Areva.

Le groupe avait annoncé jeudi qu’un “audit interne et une inspection générale (étaient) en cours”, soulignant que “d’éventuels manquements” pourraient être “sanctionnés”.

Areva a annoncé la nomination d’un nouveau directeur pour Socatri, sans en dévoiler l’indentité.

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La PDG d’Areva Anne Lauvergeon le 3 juillet 2008 au Creusot (centre de la France) (Photo : Philippe Wojazer)

Il sera chargé de faire “une revue globale du fonctionnement de l’établissement et de sa sécurité” et de “conduire avec l’aide du groupe un retour d’expérience approfondie de l’événement et sera chargé de la mise en oeuvre des conclusions”.

Le groupe a aussi détaillé les circonstances de l’incident: “Le rejet dans l’environnement résulte d’un défaut d’étanchéité d’une cuve de rétention”.

Selon Areva, ce rejet “involontaire” n’a eu de conséquence “ni sur la santé des personnels et des riverains, ni sur leur environnement”.

“Des mesures d’accompagnement vont être proposées aux Chambres d’agriculture du Vaucluse et de la Drôme à destination des agriculteurs touchés par l’interdiction temporaire d’arrosage”, a également assuré le groupe.

De son côté, le ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, a annoncé jeudi qu’il allait faire vérifier toutes les nappes phréatiques près des centrales nucléaires.

La fuite, qui a eu lieu dans la nuit du 7 au 8 juillet, a conduit au rejet dans la nature de 74 kg d’uranium. Des mesures de précautions interdisent depuis aux habitants des abords du site de consommer l’eau, d’arroser, de pêcher ou de se baigner.

Sur place, les habitants et élus de la région estiment avoir été “traités en sous-citoyens” et affirment être déterminés à obtenir réparation, jugeant “inacceptable” la manière dont l’incident a été géré par les autorités et Areva.

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éaires en France

A la suite de cet incident, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a imposé à la Socatri de suspendre l’activité d’une de ses deux stations de traitement du Tricastin (Vaucluse).

La Criirad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) compte déposer plainte “contre deux exploitants de Tricastin, tous deux filiales du groupe Areva: Areva NC (Cogéma) pour l’enfouissement de plus de 700 tonnes de déchets et Socatri pour ses rejets radioactifs dans l’environnement”.

Par ailleurs, des rejets d’effluents radioactifs “sans impact sur l’environnement” ont été constatés dans une usine exploitée par une filiale d’Areva à Romans-sur-Isère (Drôme) à la suite d’une rupture de canalisation, a annoncé vendredi à l’AFP l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

“Les premières analyses montrent qu’il n’y a pas du tout d’impact sur l’environnement, car les quantités d’uranium sont très faibles, de l’ordre de quelques centaines de grammes”, a déclaré Evangelia Petit, porte-parole de l’ASN.

“La nappe phréatique est très éloignée et le sol est très étanche”, a-t-elle précisé.

L’incident s’est produit dans l’usine FBFC, qui fabrique du combustible nucléaire pour des centrales de production d’électricité et des réacteurs de recherche.

“Nous avons été avertis hier soir par Areva, exploitant de l’usine FBFC”, a précisé Mme Petit.

Interrogée sur d’éventuelles similitudes avec l’incident qui a lieu sur l’usine Socatri, l’ASN a souligné qu’il s’agissait d’un incident de nature très différente.

“De notre point de vue, il n’y a absolument pas de lien avec Socatri car il n’y a pas du tout d’impact sur l’environnement”, a expliqué la porte-parole.

 18/07/2008 09:19:31 – Â© 2008 AFP