Faisant partie des invités du prochain Forum ATUGE 2008 qui se
tiendra à la Cité des Sciences à Tunis le 24 juillet 2008, M. Hakim El Karoui a accepté de donner à
Webmanagercenter une interview sur sa vision de l’Union Pour la Méditerranée
et sa conception du rôle de la nouvelle génération des réseaux de jeunes
leaders méditerranéens.
Normalien et banquier d’affaires, M. Hakim El Karoui fonde en 2004,
avec Rachida Dati, alors conseillère de Nicolas Sarkozy, et Béchir Mana,
conseiller de Jacques Chirac, le Club XXIe siècle, un club de réflexion qui
compte aujourd’hui 280 membres, parmi lesquels des entrepreneurs, des
banquiers, des hauts fonctionnaires…
Webmanagercenter : Vous organisez
le Young Mediterranean Leaders Forum du 16 au 18 octobre à Tunis. D’où vient
l’idée et quels sont les objectifs de cet événement ?
Hakim El Karoui :
L’idée ne date pas d’aujourd’hui. Le
débat actuel sur l’Union Pour la Méditerranée ne fait que me conforter dans
l’idée qu’il y a aujourd’hui urgence à œuvrer concrètement pour le
rapprochement des deux rives. Pourquoi parler d’urgence ? Parce que le
potentiel de création de valeur tant économique que culturelle et sociale
est énorme, et que c’est aujourd’hui que l’impulsion doit être donnée. En
effet, la réussite de l’Euroméditerranée passera par une mobilisation forte
des entreprises qui sont les principaux vecteurs de croissance de la zone.
Et ces entreprises vont demain être entre les mains d’une nouvelle
génération d’entrepreneurs. C’est donc là l’objectif central du Young
Mediterranean Leaders Forum. Devenir un carrefour d’échanges pour les jeunes
leaders des sphères économiques, politiques, culturelles et universitaires
issus des deux rives, qui pourront ainsi tisser des liens durables, bâtir un
véritable réseau et partager la valeur qu’ils auront su créer, ensemble.
L’idée est louable. Mais n’est-ce pas un forum de plus sur l’Euroméditerranée?
Tout d’abord, nous parlons de Young Mediterranean Leaders. Cela
signifie que nous misons sur les jeunes générations âgées d’environ 30 à 45
ans, issues de 10 pays d’Europe du Sud et d’Afrique du Nord, celles qui sont
en train de prendre le relais et qui disposent déjà d’une expérience
reconnue de leadership et participent activement à la société civile. Ces
personnes ne veulent pas d’un Forum de plus, avec des paroles creuses : ils
veulent de l’action et du partage d’expérience entre eux et les plus
expérimentés. C’est tout l’objectif du Forum qui est le point de départ dans
la constitution d’un réseau.
Enfin, au-delà des débats et ateliers interactifs que nous
prévoyons dans notre programme, nous voulons que les participants
définissent des actions opérationnelles concrètes dont la bonne exécution
sera suivie d’un forum à l’autre.
Au-delà des idées, nous voulons des actions et des engagements,
simples mais concrets, réalisables par ceux qui seront réunis : on ne va pas
changer la Méditerranée, on va la faire progresser, petit à petit.
Pourquoi parler de 10 pays ? Quels sont-ils ?
Nous parlons de la France, l’Espagne, l’Italie, le Portugal et
Malte pour ce qui concerne l’Europe du Sud, et du Maroc de l’Algérie, de la
Tunisie, de la Libye et de la Mauritanie pour les pays d’Afrique du Nord.
Nous sommes avant tout pragmatiques. Nous souhaitons que la première édition
soit un succès et qu’elle permette de créer le réseau des YML. Il nous a
donc semblé raisonnable pour une première année de concentrer nos efforts
sur ces 10 pays. Nous espérons cependant que des participants issus d’autres
pays (Egypte…) soutiendront notre démarche et rejoindront le YML.
Quels sont vos soutiens ?
Nous pouvons compter sur l’appui de différents acteurs. Tout
d’abord, des entreprises partenaires, convaincues des opportunités que peut
créer un rapprochement euroméditerranéen. Parmi ces entreprises, on peut
déjà citer Suez, La Poste Maroc, le BCG et Ernst & Young. Nous disposons
également d’un comité de pilotage composé de relais dans chaque pays, dont
Hassen Zargouni en Tunisie. Enfin, des personnalités comme Claude Bébéar,
Hamed Karoui, Marouane Mabrouk, Afif Chelbi, Jean-Pierre Raffarin, Dominique
de Villepin, Philippe Séguin, Serge Weinberg pour ne citer qu’eux, nous
soutiennent dans cette initiative.
Pour conclure, je souhaite rappeler que ce projet est aussi une
aventure que je partage avec Jérôme Cohen, co-fondateur du YML Forum. Tous
deux, nous symbolisons la nouvelle génération euroméditerranéenne et
l’attachement aux deux rives que nous incarnons est une motivation forte
pour faire de cet événement une réussite.