Le verre Duralex sauvé par quatre actionnaires français

 
 
[21/07/2008 15:31:40] ORLEANS (AFP)

photo_1216639509528-1-1.jpg
écembre 2005 à l’usine Duralex de La Chapelle Saint-Mesmin près d’Orléans. (Photo : Alain Jocard)

Les célèbres verres Duralex, fragilisés depuis trois ans par des problèmes financiers, ont trouvé lundi un repreneur qui veut relancer la marque “internationalement connue” en investissant près de 4 millions d’euros et en sauvant la dernière usine en France.

“Duralex possède un savoir-faire incomparable et jouit d’un coefficient de sympathie important”, a déclaré Pierre Jullien, l’un des quatre repreneurs de la verrerie située à La Chapelle Saint-Mesmin (Loiret).

Après avoir reçu 17 manifestations d’intérêt pour Duralex, le tribunal de commerce d’Orléans a jugé que l’offre de reprise des quatre investisseurs, regroupés au sein de la nouvelle société Duralex International, présentait “un projet commercial intéressant qui permet la sauvegarde de 200 emplois sur 240”.

Les repreneurs -l’industriel franco-britannique Antoine Ioannidès, futur président dont le frère est représentant depuis 20 ans de la marque au Proche et Moyen-Orient, le spécialiste de reprise d’entreprises Pierre Jullien et deux cadres de Duralex- apportent 3,8 millions d’euros pour sauver Duralex. Dès l’après-midi, ils se sont rendus à La Chapelle Saint-Mesmin pour expliquer aux salariés leur projet.

“Il faut réorganiser la société et proposer des produits plus tendance, au goût du jour, avec des formes nouvelles, de la couleur, mais toujours avec la caractéristique de solidité qui a fait sa renommée internationale et un prix abordable”, a expliqué M. Jullien. “Nous allons moderniser les outils de travail et nous tourner vers les arts de la table”, a-t-il ajouté.

photo_1216639609045-1-1.jpg
étaire du fabriquant de verrerie Duralex International France, au tribunal de commerce en compagnie de son avocat Jérôme Cayol (G, dos), le 25 avril 2008 à Orléans. (Photo : Alain Jocard)

Duralex avait été placée en redressement judiciaire en juin 2005 puis en liquidation judiciaire en avril dernier, avec poursuite d’activité jusqu’au 25 juillet. La société présente un passif évalué à “30 millions d’euros”, selon le tribunal.

Son ancien patron, le Turc Sinan Solmaz, qui possède plusieurs sociétés de négoce d’articles de vaisselle en Turquie, avait contesté la liquidation judiciaire mais la cour d’appel l’a débouté.

“Nous sommes satisfaits que la fermeture de l’usine de La Chapelle Saint-Mesmin soit évitée. C’est le résultat de trois ans de combat. Duralex est une entreprise viable”, a réagi Pascal Colichet, délégué CGT, venu au tribunal en tenue de travail “pour le symbole”.

La reprise du site du Loiret intervient un an après la fermeture pour “raisons écomoniques” du second site, situé à Rive-de-Gier (Loire), où travaillaient 103 personnes.

Fabriqué au début à la verrerie de la Chapelle-Saint-Mesmin, créée en 1927 par un vinaigrier d’Orléans puis rachetée en 1934 par Saint-Gobain, le verre Duralex est un verre trempé et pressé qui a vu le jour en 1939. Il est soumis à un choc thermique: chauffé à 600 degrés et refroidi très rapidement. Le procédé de fabrication donne une transparence et une qualité visuelle jamais obtenues jusqu’alors. Sa résistance aux chocs est deux fois et demi plus importante qu’un verre normal, selon la société.

 21/07/2008 15:31:40 – Â© 2008 AFP