[22/07/2008 16:03:05] STOCKHOLM (AFP)
Ericsson, numéro un mondial des réseaux de téléphonie mobile, a affiché des bénéfices en berne au deuxième trimestre en raison du ralentissement persistant en Europe occidentale, de la faiblesse du dollar et des coûts de restructuration, une contre-performance sanctionnée en Bourse. D’avril à juin, le bénéfice net a plongé de 70% à 1,9 milliard de couronnes suédoises (201,3 millions d’euros) contre 6,4 milliards un an plus tôt sur un chiffre d’affaires en hausse de 2% à 48,5 milliards de couronnes (5,13 milliards d’euros), selon un communiqué financier publié mardi. Le groupe, en cours de restructuration depuis le dernier trimestre 2007, précise qu’à taux de change constant le chiffre d’affaires est en hausse de 7%. Le chiffre d’affaires est supérieur aux attentes des analystes qui tablaient sur 47,51 milliards, selon un panel interrogé par l’agence Dow Jones. Par branche d’activité, le chiffre d’affaires de sa principale activité, les réseaux, a baissé de 1% tandis que celui de la branche multimédia a augmenté de 16% et celui des services aux professionnels de 7%. Dans le même temps, le bénéfice opérationnel a reculé de 69% à 2,889 milliards de couronnes (306 millions d’euros) et la marge opérationnelle est tombée à 6,0% contre 19,4% au deuxième trimestre 2007. “L’activité générale est restée stable”, a estimé le patron du groupe, Carl-Henric Svanberg. Il a relevé que les ventes ont continué à s’accroître aux Etats-Unis tandis qu’elles sont demeurées faibles en Europe de l’Ouest, son principal marché. Le chiffre d’affaires a en effet baissé de 3% sur le Vieux continent, de 2% dans la zone Europe centrale, de l’Est, Moyen Orient et Afrique et de 5% en Asie Pacifique. Il a en revanche augmenté de 21% en Amérique Latine et de 47% en Amérique du Nord. Depuis 2007, le groupe s’est développé rapidement sur les marchés émergents à forte croissance mais sur ces marchés le groupe dégage des marges plus faibles compte tenu de la vive concurrence. Parallèlement, sur les marchés matures à l’instar de l’Europe de l’Ouest, l’expansion et la modernisation des réseaux décline, contraignant le groupe à la restructuration. Au deuxième trimestre, le coût des restructurations s’est élevé à 1,8 milliard de couronnes contre 800 millions au trimestre précédent. L’objectif est de parvenir à 4 milliards de couronnes d’économies par an avec un plein effet des réductions des coûts en 2009. En ce qui concerne l’avenir, M. Svanberg a déclaré: “en l’absence de changements majeurs en ce qui concerne l’environnement du marché, nous pensons qu’il est toujours prudent de tabler sur un marché des réseaux mobiles atone en 2008”. Il avait fait la même prévision lors de la publication des résultats du premier trimestre. Cette prudence a été sanctionnée à la Bourse de Stockholm, où le titre perdait 8,52% à 68,70 couronnes à 09H05 GMT, dans un marché en baisse de 2,87% à 861,19 points. “Les résultats sont convenables en eux-mêmes mais il est toujours clair que le ralentissement va se poursuivre à l’avenir”, a résumé Michael Andersson, analyste chez Evli. “Seules l’Amérique du Nord et du Sud sont en croissance, toutes les autres régions sont en baisse”, a-t-il souligné. L’analyste ajoute que le marché est d’autant plus sceptique que le patron est resté vague sur les prévisions tout en tablant sur un marché européen faible. Au cours d’une conférence de presse, M. Svanberg a en effet indiqué qu’il ne voyait pas d’accroissement des capacités en Europe occidentale avant 2009. De son côté, Greger Johansson, analyste chez Redeye, a expliqué que Carl-Henric Svanberg n’avait pas d’autre choix que d’afficher une certaine prudence. “C’est le mieux qu’il puisse faire”, a-t-il dit. “Nous n’attendons pas de grande différence au troisième trimestre”, a-t-il ajouté. |
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