[22/07/2008 17:43:39] PARIS (AFP)
L’action du nouveau groupe GDF Suez a chuté mardi pour son baptême en Bourse, pénalisée par une mauvaise note financière et l’anticipation du succès de la fusion, tandis que celle de Suez Environnement, sa branche eau et déchets, a bondi. L’action GDF Suez a reculé de 4,02% à 42 euros à l’issue sa première séance boursière, tandis que celle de Suez Environnement s’est envolée de près de 30% (+29,29%) à 18,10 euros. Le nouvel ensemble termine au troisième rang des entreprises françaises en valeur boursière, à 91,98 milliards d’euros, derrière Total (114,4 milliards d’euros) et EDF (93,7 milliards d’euros). Le titre GDF Suez avait démarré la séance également en baisse, du fait de la longueur du feuilleton qui a conduit, mercredi, à l’union de Gaz de France et Suez. Depuis février 2006, les marchés ont eu le temps d’intégrer les bénéfices de cette opération, plébiscitant par avance les titres des futurs mariés. Les analystes de Lehman Brothers ont estimé que le titre GDF Suez disposait de “solides fondamentaux” mais d’un potentiel de hausse limité, le groupe souffrant de surcroît de l’impact des prix élevés du pétrole.
“Notre prudence est renforcée par l’impossibilité politique que devrait avoir le management de GDF Suez de faire passer les augmentations tarifaires nécessaires pour absorber les hausses des coûts d’approvisionnement”, a renchéri le CM-CIC. L’action GDF Suez est ensuite montée au fil de la journée dans le sillage d’un engouement pour le secteur de l’énergie et des services à la collectivité (utilities), selon un vendeur d’actions parisien, mais a chuté en fin de séance quand l’agence de notation financière Standard and Poor’s a abaissé la note de la dette long terme du nouveau groupe. A l’inverse, l’action de Suez Environnement (SE) a bondi lors des premiers échanges, bénéficiant mécaniquement de son très bas prix d’introduction, à 14 euros, dans le bas de la fourchette évoquée la veille par le DG du groupe, Jean-Louis Chaussade. Mardi à 09H00, les patrons de GDF Suez et de SE ont symboliquement salué cette première cotation en sonnant la cloche d’ouverture du marché, au siège parisien de l’opérateur boursier NYSE Euronext. “Suez Environnement n’a rien à envier à Veolia, qui est beaucoup plus endetté et a quelques problèmes de communication financière”, mis en lumière par ses avertissements sur résultats, a commenté Yves Marçais, vendeur d’actions chez Global Equities. Pour Jean-Philippe Muge, de SwissLife Gestion Privée, le marché apprécie également la “gestion très défensive” de SE, qui privilégie les acquisitions ciblées et “ne prévoit pas une forte augmentation de ses investissements dans les prochaines années”. Alors que certains avaient craint que cette mise sur le marché conduise à une vente de SE, M. Mestrallet a rappelé qu’il ne s’agissait pas d’une vente mais d’une distribution de 65% du capital de SE aux actionnaires de Suez, par l’échange de 4 actions Suez pour 1 action SE. “Si c’était une vraie introduction en Bourse, on pourrait dire que l’on a un tout petit peu bradé mais c’est un peu spécial puisqu’on n’a pas vendu, on a donné gratuitement nos titres à nos actionnaires”, a-t-il déclaré mardi. Le capital de SE est par ailleurs détenu à 35% par GDF Suez et à 12% par les principaux actionnaires de Suez, liés par un pacte de 5 ans avec Suez, même si ce pacte ne prévoit pas d’engagement à conserver ses titres. |
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