[23/07/2008 16:46:04] FRANCFORT (AFP) La Commission européenne a donné mercredi sa bénédiction au mariage entre le géant automobile allemand Volkswagen et son compatriote Porsche, levant un obstacle majeur à cette opération contestée. Dans un communiqué, l’exécutif européen a jugé que le rachat du numéro un de l’automobile en Europe par le constructeur de voitures de sport “n’entraverait pas de manière significative l’exercice d’une concurrence active” en Europe. La Commission rappelle que Porsche, déjà actionnaire majoritaire de Volkswagen, s’est assuré via un montage financier de “pouvoir exercer un contrôle de fait” sur sa proie. Le constructeur de voitures de sport a à présent la voie libre pour s’emparer de 50% du capital de VW, objectif qui pourrait être rempli dès cet automne. Un porte-parole de Porsche a “salué” la décision de Bruxelles. Il a toutefois rappelé que Porsche avait soumis le dossier aux autorités de la concurrence d’une vingtaine de pays. “Nous avons déjà obtenu plusieurs réponses positives et sommes très confiants”, a-t-il dit à l’AFP, en prévoyant que “le processus serait bouclé sans doute en octobre.” Porsche détient déjà environ 31% et s’est assuré des options pour monter à 36%, afin de satisfaire aux exigences de Bruxelles. Selon le groupe de Stuttgart (sud-ouest), la Commission européenne jugeait en effet nécessaire que ce seuil soit atteint pour être sûre que Porsche, bien plus petit que le groupe de Wolfsburg (nord), puisse imposer ses décisions lors des assemblées générales. Si le dernier obstacle formel à une prise de contrôle est levé, le feuilleton Porsche-Volkswagen, entamé à l’automne 2005, est pourtant loin d’être fini. Car l’idée de voir passer le numéro un automobile européen et ses 329.000 employés dans le giron du constructeur de Stuttgart (ouest) fait grincer des dents en Allemagne. En particulier dans l’Etat régional de Basse-Saxe (est), où est implanté VW, et qui détient environ 20% du capital de ce dernier. Depuis la privatisation du constructeur en 1960, une loi garantit au Land une minorité de blocage, assurant de fait un contrôle public sur l’entreprise. Mais cette “loi Volkswagen”, défendue par le gouvernement allemand, a été condamnée en 2007 par la Cour européenne de justice (CEJ), qui la juge contraire au droit de la concurrence. Et Porsche n’a pas manqué de la critiquer à de nombreuses reprises. Berlin a concocté depuis une nouvelle mouture, censée satisfaire aux exigences de Bruxelles, tout en préservant le pouvoir de contrôle de la Basse-Saxe sur un des fleurons de l’industrie allemande. Volkswagen a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 109 milliards d’euros, contre 7 milliards d’euros pour Porsche (qui emploie 11.600 personnes) sur l’exercice décalé 2006/07. Le puissant syndicat de la métallurgie IG Metall ne se réjouit pas non plus de cette situation, craignant des suppressions d’emplois en Allemagne. Une inquiétude injustifiée pour Porsche, qui assure vouloir investir à long terme dans VW. |
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