[24/07/2008 16:43:56] PARIS (AFP)
Renault a annoncé jeudi un sévère plan d’économies comprenant la suppression d’environ 5.000 emplois en Europe ainsi qu’une réorganisation des sites de production, notamment celui de Sandouville (Seine-Maritime), en insistant sur la dégradation de la situation économique. Selon la CGT du constructeur automobile français, il y aurait aussi 1.000 suppressions d’emplois à Sandouville, soit 6.000 au total. Renault a annoncé une série de mesures, dont “une réduction des coûts de structure de 10% notamment, par un plan de départs volontaires essentiellement en Europe”. Les effectifs de structure, qui ne concernent pas la production, sont de 47.000 personnes en Europe. Le groupe a également annoncé la “réorganisation des sites de production”, avec en particulier le passage de deux à une seule équipe à Sandouville. Cette usine produit la berline familiale Laguna, dont les ventes sont moins bonnes que prévu. D’autres sites, comme Flins (Yvelines), pourraient être concernés en cas de nouvelle dégradation de la situation. Le titre était sanctionné jeudi à la Bourse de Paris. A 13H30, l’action perdait 4,48%, à 55,25 euros, après avoir grimpé de plus de 7% à l’ouverture. Il entraînait dans sa chute Peugeot, qui cédait 5,5%. Selon le PDG, Carlos Ghosn, le plan vise à “préparer Renault à une période qui risque d’être perturbée”. “On voit arriver sur la deuxième partie de l’année et sur l’année 2009 un ralentissement plus fort sur les marchés européens”, a-t-il dit devant la presse. Le constructeur, qui entend “préserver sa compétitivité et sa profitabilité”, affirme que “la dégradation de l’environnement macroéconomique” depuis le lancement de “Renault Contrat 2009” dépasse “les hypothèses les plus pessimistes” de ce plan. Renault a fait ces annonces surprises à l’occasion de la présentation de ses résultats du premier semestre: un “résultat net estimé” de 1,467 milliard d’euros, une marge opérationnelle de 4,1% contre 3,5% au premier semestre 2007, pour un chiffre d’affaires en hausse de 2,3% à près de 21 milliards d’euros. En revanche, le groupe a révisé à la baisse son objectif de ventes pour 2008 et 2009, tablant pour cette année sur une croissance des ventes “supérieure à 5%”, contre 10% auparavant, et pour l’an prochain sur trois millions d’unités vendues contre 3,3 millions auparavant, compte tenu notamment de la baisse du marché européen. Le directeur financier Thierry Moulonguet n’a pas souhaité chiffrer le nombre exact de départs envisagés, mais en réponse à une question, a jugé “raisonnable” une estimation de 5.000 départs. Selon une source proche du dossier, le plan pourrait toucher, outre Sandouville, des “établissements d’ingénierie”, comme ceux de “Guyancourt, Rueil ou Villiers-Saint-Frédéric”. En Europe, les “sites de montage de Valladolid et Palencia” en Espagne (Castilla y Leon, centre), employant des “salariés âgés” seraient visés. La CGT a accusé M. Ghosn de “signer une nouvelle dégradation des conditions de vie et de travail avec à l’évidence, la prévision de nouveaux drames humains”, en allusion aux suicides ces derniers mois de plusieurs salariés du Technocentre de Guyancourt (Yvelines). Au total, l’ensemble du plan annoncé par Renault devrait se traduire par des économies de 350 millions d’euros à partir de 2009 et 500 millions en année pleine, a précisé M. Moulonguet. Mercredi, le PDG de PSA Peugeot Citroën, Christian Streiff, avait prévenu que les effectifs allaient continuer à “baisser” en Europe de l’ouest, et le groupe avait indiqué qu’il anticipait au second semestre un “ralentissement plus fort” des marchés dans cette zone. |
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