L’OMC à la recherche d’une percée entre ses sept grands négociateurs

 
 
[24/07/2008 21:03:23] GENEVE (AFP)

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à Genève (Photo : Fabrice Coffrini)

Un petit cénacle de grands acteurs de l’économie mondiale essayait péniblement jeudi de rapprocher ses positions à l’OMC, alors qu’une trentaine d’autres ministres présents à Genève s’irritaient d’être laissés à la porte des discussions sur l’avenir des échanges mondiaux.

Les responsables du commerce des Etats-Unis, de l’Union européenne, de l’Inde, du Brésil, du Japon, de l’Australie et de la Chine ont discuté pendant près de quatre heures jeudi après-midi sous l’égide du directeur de l’OMC Pascal Lamy pour tenter de parvenir à un accord sur les principaux points du cycle de Doha, lancé il y a sept ans.

“On arrive au plus difficile, les lignes rouges de chacun. On est en train d’essayer de voir s’ils peuvent dépasser les lignes rouges que leurs mandants leur ont fixées”, a indiqué à l’AFP une source proche des négociations.

Le groupe de sept négociateurs s’est élargi à partir de 18H00 GMT à la trentaine d’autres ministres présents à Genève.

“On ne peut pas prédire ce qui va se passer”, a noté cette source diplomatique.

Le groupe restreint de sept ministres avait déjà négocié pendant plus de 12 heures la veille, avant d’achever la discussion tard dans la nuit de mercredi à jeudi.

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ésilienne Celso Amorim (g) et le ministre indien du Commerce Kamal Nath, le 23 juillet 2008 à Genève (Photo : Fabrice Coffrini)

“Nous ne sommes pas encore arrivés à un point de convergence. Sur certains points clés de la négociation, les positions restent encore trop éloignées”, a reconnu M. Lamy jeudi matin au cours de la réunion du comité des négociations commerciales, qui rassemble les 153 pays membres de l’OMC.

“Nous avons besoin maintenant plus que jamais d’une volonté politique pour donner au cycle toutes les chances de succès”, a-t-il ajouté.

Signe de cette volonté, la Maison Blanche a annoncé que le président américain George W. Bush avait évoqué le sujet jeudi au téléphone avec le Premier ministre indien Manmohan Singh.

Les deux hommes ont souligné “l’importance que tous les dirigeants des pays membres de l’OMC contribuent à une avancée” qui permette au cycle de Doha de se conclure par un “accord ambitieux avant la fin de l’année”, dit un communiqué de la présidence américaine.

Le président français Nicolas Sarkozy, dont le pays préside actuellement l’Union européenne (UE), a affirmé que la France ne signerait pas l’accord sur la table à l’OMC “s’il n’est pas modifié”.

Interrogé sur ces propos, le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson a rappelé que la Commission européenne –et non les Etats membres de l’UE– était chargée de négocier au niveau de l’OMC.

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éen au Commerce Peter Mandelson au siège de l’OMC, le 21 juillet 2008 à Genève (Photo : Fabrice Coffrini)

“Je n’ai pas de réaction, si ce n’est de dire que la Commission (européenne) est chargée de négocier ici à l’OMC au nom de tous les Etats membres”, a dit M. Mandelson.

Une voix discordante s’est également fait entendre depuis le Brésil, un des acteurs clés de la négociation. “Je ne crois pas au cycle de Doha. Ce cycle ne servira à rien. Il n’a aucune chance d’apporter des résultats”, a déclaré le ministre brésilien de l’Agriculture Reinhold Stephanes dans une interview.

Il “n’y a aucune raison objective” donnant à penser qu’un accord serait signé à Genève, a-t-il ajouté.

La réunion ministérielle de l’OMC à Genève, dont la fin était prévue initialement samedi, pourrait se prolonger au-delà du week-end. M. Lamy a annoncé qu’une réunion sur les services était reportée de vendredi à samedi.

A moins que les travaux ne se terminent plus tôt, faute de consensus entre les Etats membres. Une telle issue pourrait signifier le glas de sept ans de négociations dans le cadre du cycle de Doha.

 24/07/2008 21:03:23 – Â© 2008 AFP