L’annonce du mariage de British Energy et EDF paraît désormais imminente

 
 
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éaire de British Energy, près de Leiston, à l’est de l’Angleterre (Photo : Ho)

[24/07/2008 17:07:19] LONDRES (AFP) Le rachat du groupe d’énergie nucléaire britannique British Energy par EDF s’est précisé jeudi avec plusieurs informations indiquant l’imminence d’un accord de rachat à 15 milliards d’euros et en partenariat avec le gazier Centrica pour la touche nationale britannique.

Après des mois de discussions sous le manteau entre les deux opérateurs, un accord pourrait être annoncé dès la semaine prochaine, selon le Times et la BBC. Selon une source proche du dossier citée par celle-ci, il y a en ce moment “un effort pour conclure un accord avant les vacances”, soit “dans les prochains jours”.

British Energy a publié un bref communiqué de réaction, qui ne dément pas les rumeurs. “Le Conseil d’administration confirme être en discussions avancées avec une partie”, a déclaré le groupe, ajoutant la formule classique en la matière : “Cependant, il n’y a aucune certitude que les discussions conduiront à une offre pour British Energy”.

Alors que le gouvernement britannique a donné son feu vert cette année à la construction de nouvelles centrales dans le pays, British Energy, possédée à 35,2% par le gouvernement, est convoitée car elle exploite déjà huit des dix sites nucléaires britanniques.

EDF, mondialement reconnu en matière de nucléaire civil, a toujours été donné comme favori sans s’être jamais vraiment déclaré. Un des autres favoris possibles, l’Espagnol Iberdrola, avait officiellement jeté l’éponge à la mi-juin.

Cela avait été une des seules prises de position publiques dans cette affaire, avec celle de British Energy, qui avait déclaré début juin qu’aucune des propositions qu’elle avait pu recevoir ne lui paraissait financièrement satisfaisante.

Jeudi dernier, le groupe avait cependant indiqué qu’il continuait à discuter avec ses racheteurs potentiels. La veille, le Daily Telegraph avait révélé que British Energy avait engagé la petite banque d’affaires Gleacher Shacklock comme banque conseil, spécifiquement parce qu’elle n’a pas de lien avec EDF. Cette embauche avait été vue comme un signe d’accélération du dossier en faveur du Français.

La brutale baisse des prix du pétrole depuis une dizaine de jours aurait aussi assoupli le climat des discussions, selon le Times, l’urgence absolue d’une source d’énergie alternative paraissant s’éloigner, d’où peut-être des exigences moins drastiques de la part de British Energy en matière de prix.

Selon une source proche du dossier interrogée par l’agence Dow Jones, EDF est dans les derniers préparatifs avant une offre comprise entre 15 et 16 milliards d’euros, dont une part seulement serait en numéraire.

Dow Jones indique de surcroît qu’une assemblée générale extraordinaire d’EDF pourrait être convoquée pour le 31 juillet pour approuver ce rachat.

Par ailleurs, il semble qu’EDF serait le seul acheteur direct, mais que le groupe énergétique Centrica pourrait ensuite négocier avec lui l’obtention de 25% de British Energy.

Centrica est avec sa filiale British Gas l’un des six grands opérateurs d’énergie au Royaume-Uni, mais l’un des deux seuls britanniques.

Sa participation au renouveau nucléaire apporterait une touche nationale à un rachat dans le secteur stratégique sensible du nucléaire. Cela lui permettrait aussi d’améliorer son offre en électricité, alors qu’il est surtout un spécialiste du gaz.

Ni EDF ni Centrica n’ont voulu faire de commentaires.

British Energy a pour sa part fini en hausse de 6,20% à 728,50 pence à la Bourse de Londres, dans un marché en baisse de 1,61%.

Le Royaume-Uni, longtemps auto-suffisant en énergie grâce au charbon et à la mer du Nord, est considérablement en retard sur la France en matière de nucléaire, qui n’y fournit qu’un cinquième de l’électricité, contre quatre cinquièmes en France.

 24/07/2008 17:07:19 – Â© 2008 AFP