Un nouveau programme d’insertion dans le marché de l’emploi
intitulé «PRIME» sera lancé mi-août par la
Mediterranean School
Business ‘’MSB’’ en
collaboration avec l’AMIDEAST. C’est pour nous donner d’amples informations
sur ce programme que nous avons rencontré M. Mahmoud Triki, Doyen de la MSB
qui nous a parlé de «PRIME», bien sûr, mais aussi de la stratégie de
développement de cette université et de sa distinction au palmarès des
meilleurs business school africaines. M. Triki donne, au passage, son point
de vue sur le développement du secteur de l’enseignement supérieur privé en
Tunisie.
Webmanagercenter : La première phase de votre programme d’insertion
dans le marché de l’emploi que vous avez baptisé PRIME débutera mi-août
2008. Pourriez-vous expliquer aux lecteurs de Webmanagercenter les grandes
lignes de ce programme ?
Mahmoud Triki :
«PRIME» s’inscrit dans le contexte de notre
stratégie d’ouverture de la South Mediterranean University (SMU) sur son
environnement et d’être au service de ses partenaires : entreprises et
jeunes à la recherche d’une formation qualifiante.
L’ère du protectionnisme étant révolue, l’entreprise tunisienne
doit améliorer sa compétitivité pour pouvoir se positionner sur le marché
international. Avec l’émergence de l’économie du savoir, cette compétitivité
ne peut être atteinte sans la disponibilité de gestionnaires compétents à
tous les niveaux de responsabilité. C’est pour répondre aux aspirations des
jeunes diplômés et aux besoins des entreprises que nous avons développé le
programme «PRIME».
En tant que Tunisiens, nous devons être fiers de notre système
universitaire et de la qualité des programmes dispensés par des écoles de
grand prestige comme l’ENIT, l’école polytechnique, l’IHEC, l’ISG et bien
d’autres. Notre programme «PRIME» permet aux lauréats de ces établissements
de parachever leur formation par une meilleure maîtrise de la langue
anglaise et par l’acquisition des outils modernes du management. Au-delà de
la formation linguistique, l’objectif assigné au programme PRIME est de
mieux préparer les jeunes diplômés à une carrière internationale ; qu’elle
soit au sein de l’entreprise tunisienne qui s’internationalise de plus en
plus ou à l’étranger. Grâce à l’Internet, le marché de l’emploi n’est plus
limité au marché national.
L’appellation «PRIME» (Programme d’Immersion dans le Marché de
l’Emploi) traduit parfaitement les dimensions additionnelles de ce programme
visant à valoriser davantage les acquis universitaires des candidats à ce
programme.
La composante linguistique (six semaines de formation intensive)
sera assurée par AMIDEAST qui a une grande expérience dans l’enseignement de
la langue anglaise. La formation en management (huit semaines) sera assurée
par la MSB. Cette formation introduit les méthodes modernes de gestion
utilisant des cas pratiques et une pédagogie interactive permettant le
développement chez les participants des compétences soft (communication et
teamwork).
PRIME est organisé en étroite collaboration avec les entreprises.
Nous demandons à nos partenaires leurs besoins par profil de formation et
par postes à pourvoir. Nous procédons par la suite à une évaluation des
candidats (aptitudes, objectifs de carrière, …) pour identifier les profils
recherchés par nos partenaires. Enfin, il revient aux entreprises de choisir
parmi les candidats qui leur ont été présentés et de sponsoriser ceux qui
les intéressent.
Sur le plan de la qualité, nous utilisons les mêmes critères que
ceux adoptés pour notre programme de MBA : des professeurs de grande
renommée, des infrastructures répondant aux normes internationales, des
méthodes pédagogiques interactives, …
En général, quelle est l’approche de la MSB à l’enseignement du
management ?
Le MBA est l’un des rares diplômes mondialement reconnus. Nous
avons procédé au «benchmarking des meilleurs programmes de MBA et introduit
dans notre MBA la dimension locale et régionale. L’adoption de la langue
anglaise se justifie par l’importance de cette langue en commerce
international, par sa prépondérance dans les publications scientifiques et
par la disponibilité de professeurs de grande renommée qui l’utilisent dans
leurs enseignements.
Nous considérons que l’organisation en langue anglaise de nos
programmes constitue un atout majeur pour la formation de cadres à
rayonnement international. Les meilleurs MBA en Europe sont enseignés en
langue anglaise. Il en est de même pour les centaines de MBA organisés
annuellement en Chine. A titre indicatif, le journal Le Monde a
recensé plus de trois cents programmes enseignés par des institutions
universitaires françaises en langue anglaise.
Par ailleurs, nous voulons offrir des programmes de formation qui
permettent à nos apprenants d’avoir une éducation «globalisée». Au-delà des
professeurs provenant de différents horizons qui apportent leurs expériences
dans différents pays, nous développons des partenariats avec des universités
étrangères parmi les plus prestigieuses. A ce jour, nous avons deux
partenariats, l’un avec l’université de Maryland, l’autre avec l’université
de Waterloo au Canada. Notre objectif est d’étendre ce network de
partenaires pour pouvoir organiser des programmes d’échange d’étudiants et
pour pouvoir développer davantage les possibilités d’échanges de
professeurs.
La MSB vient d’être classée 4ème au palmarès des
meilleurs business school africaines. Que représente cette distinction pour
vous ?
C’est un grand honneur et privilège pour nous. Ça nous encourage à
aller de l’avant et à aspirer à devenir une institution modèle pour
l’ensemble du système universitaire de la région du Maghreb.
Nous avons une vocation méditerranéenne et nous investissons dans
le développement de cette vocation. Nous voulons être une vitrine en
technologies de l’information dans le Bassin méditerranéen. Ainsi, nous
avons des participants à nos programmes provenant des pays du Maghreb et
d’Afrique, voire d’Europe. Notre programme de MBA a attiré une douzaine de
nationalités. Nous voulons faire de la Tunisie une véritable plateforme
régionale qui offre des programmes de très haute qualité à des coûts très
compétitifs. Sur le plan de sa qualité, notre programme de MBA se compare
favorablement aux meilleurs programmes de MBA européens. Sur le plan de son
coût, il ne représente qu’une fraction des coûts de ses homologues européens
sans tenir compte des économies de proximité. A titre indicatif, à qualité
égale, notre MBA que nous facturons à 12.000 dinars pour les participants
tunisiens est facturé à 60.000 euros en Europe auxquels il faut ajouter les
frais de voyage et de séjour. Enfin, l’avantage additionnel de notre MBA est
que les concepts et les études de cas sont analysés dans le contexte de
notre région ; ce qui facilite leur interprétation et leur adoption par les
participants.
Que pensez-vous du développement de l’enseignement supérieur privé
en Tunisie ?
Le développement de l’enseignement supérieur privé est une tendance
que nous rencontrons à l’échelle internationale. Certaines universités
publiques étrangères ont développé des programmes ou ont pris des
participations dans des universités privées. C’est le cas de la Sorbonne ou
de Dauphine. La promulgation de la loi relative au développement d’un
secteur privé de l’enseignement supérieur s’inscrit dans cette logique.
Comme nous l’avons indiqué ci-dessus, le secteur de l’enseignement
supérieur conditionne le niveau de compétitivité des entreprises et des
pays. Il devient de ce fait un axe stratégique de première importance dans
les stratégies de développement économique. Avec la mondialisation de
l’économie, les grandes universités s’internationalisent et ouvrent des
campus dans différents pays. En ligne avec la vision du président Ben Ali
d’une Tunisie ouverte sur l’environnement, et tenant compte des enjeux pour
le développement d’un enseignement supérieur performant, la Tunisie ne peut
pas se permettre d’être à l’écart de ce mouvement d’internationalisation de
l’enseignement supérieur.
Notre pays possède tous les atouts pour devenir une destination
éducationnelle de référence. Nous avons réussi à faire de la Tunisie une
destination touristique ; nous sommes en mesure de relever le défi de
l’internationalisation de notre système universitaire et de faire de la
Tunisie une destination éducationnelle de référence. A cette fin, il y a
lieu de renforcer le mouvement (1) de décloisonnement de nos institutions
universitaires, (2) d’ouverture de notre système universitaire sur
l’étranger et (3) d’octroi d’autorisations aux investisseurs étrangers pour
contribuer au développement d’un secteur qui nécessite d’importants
investissements pour qu’il soit en mesure de développer les moyens matériels
et humains requis pour assurer un enseignement de qualité.