La réponse à cette question doit être nuancée. D’abord, au sens strict du
terme, on peut affirmer qu’il n’y a pas, à l’heure actuelle, une stratégie.
Mais dans un autre sens, il est nécessaire de constater qu’il y a bel et
bien une volonté des banques maghrébines d’aller vers une réelle coopération
dans les domaines financier et bancaire exige, ce qui exige la mise au point
d’une stratégie régionale devant favoriser la coordination entre les
systèmes bancaires des cinq pays de la région (Tunisie, Libye, Algérie,
Maroc et Mauritanie).
De ce fait, les banquiers maghrébins ne manquent aucune occasion pour
l’affirmer à chacune de leurs rencontres. Et comme on dit souvent,
l’intention vaut l’action, alors l’on peut dire que cette stratégie est en
train de se mettre en place.
D’ailleurs, lors de sa visite en Tunisie la semaine dernière pour participer
au colloque sur «la crise financière mondiale et ses impacts sur le secteur
bancaire et financier maghrébin», pendant laquelle il a rencontré M. Taoufik
Baccar, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, le président de
l’Union des banques maghrébine (UBM), M. Othman Benjelloun (également P-DG
de BMCE Bank), a clairement mis en exergue la nécessaire promotion de la
coopération maghrébine dans les pays la région ; une coopération qui exige
non seulement une harmonisation des législations mais aussi et surtout un
développement de services communs.
Concernant les répercutions de la crise financière mondiale sur les pays de
la région, le président-directeur général de la BMCE Bank a indiqué à M.
Baccar que le Maroc était favorable et soutenait même la mise en place d’un
système bancaire et financier maghrébin à même ‘’de faire face à la
concurrence et de mobiliser l’épargne et l’investissement’’. Mais pour
atteindre cet objectif, il est nécessaire d’intensifier ‘’les efforts aux
fins de se prémunir des crises internationales, de consolider les systèmes
financiers maghrébins et d’enraciner la culture de la transparence’’.
Mais il ne s’agit là que des vœux, il est impératif de passer aux actes, car
les peuples, les opérateurs économiques ont besoin du concret. D’ailleurs,
la culture de la transparence, avant d’être commune et générale, elle se
doit d’être ancrée dans chacun des pays du Maghreb. Et là, à l’analyse des
faits, on se rend compte chaque jour qu’on est loin et même très loin, même
si certains pays font de gros efforts en ce sens.
Quant aux actions de l’Union des banques maghrébines, tout le monde en
conviendrait qu’il est temps de hâter le pas, car près de 20 ans d’existence
–elle a été créée en décembre 1990-, l’UBM n’a toujours pas montré
grand-chose, ou presque. Mais il y a une explication à cela, c’est l’UBM
n’est qu’une association des banques et des établissements financiers des
cinq pays du Maghreb, dont la mission principale est le renforcement de la
coopération et de l’intégration bancaire et financière au niveau de la
région. Bref, on aura compris, elle n’a pas le pouvoir nécessaire pour agir
et aller loin, compte tenu de son statut de ‘’association’’ ; au mieux, l’UBM
ressemble autres institutions maghrébines.
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