EADS publie des résultats en hausse mais affectés par l’A380 et le dollar

à l’aéroport de Berlin-Schönefeld (Photo : Michael Urban)

Le groupe EADS, maison mère d’Airbus, a annoncé mercredi des bénéfices en forte hausse au premier semestre, mais affectés par le coût des derniers retards de l’A380 et la vigueur de l’euro face au dollar, contre laquelle il doit annoncer de nouvelles mesures d’économie à l’automne.

Le bénéfice d’exploitation (EBIT) du premier semestre a subit l’effet négatif d’une charge de 715 millions d’euros prise en raison des derniers retards annoncés en mai pour l’A380, le très gros porteur d’Airbus. La baisse du dollar a également pesé pour 700 millions.

L’EBIT progresse malgré tout de 223% à 1,158 milliard (dont 712 millions pour Airbus), porté par “la performance d’Airbus et les économies de coût résultant du programme Power8”.

Ces chiffres ont été mal accueillis à la Bourse de Paris où le titre perdait plus de 4% à la mi-journée.

Le groupe a confirmé son objectif d’un EBIT de 1,8 milliard sur l’exercice, en n’excluant pas de faire mieux.

Il y a “un potentiel de hausse”, a indiqué le président exécutif Louis Gallois lors d’une conférence téléphonique, tout en affichant sa “prudence” sur l’évolution du dollar et le programme d’avion militaire A400M.

Le premier vol de ce dernier est désormais attendu “cet automne” et non plus en été.

M. Gallois s’est aussi dit “vigilant” concernant “l’impact des prix du pétrole” sur les compagnies aériennes et leurs commandes.

EADS s’attend toujours à un chiffre d’affaires consolidé de plus de 40 milliards d’euros en 2008. Il prévoit des prises de commande de 850 avions pour Airbus et 470 livraisons.

Face à l’affaiblissement du dollar par rapport à l’euro, qui entame sa rentabilité, EADS a confirmé le lancement d’un plan d’économies complémentaires “Power8 plus”, en précisant qu’il sera présenté à l’automne au comité d’entreprise européen.

Le plan, qui concernera toutes les divisions d’EADS, se fondera sur de nouvelles économies ainsi que “la capacité à sous-traiter la production dans des pays à moindre coût”, a indiqué M. Gallois.

Cela devrait se faire sans impact sur la production en Europe “en raison de l’augmentation de la charge de travail”, a-t-il souligné.

Airbus devrait contribuer à hauteur de 650 millions et les autres activités et le siège pour 350 millions, a détaillé M. Gallois.

EADS précise que le plan Power8 “a produit des résultats meilleurs que prévu” et a contribué à l’EBIT pour 400 millions d’euros. Il devrait représenter “600 à 800 millions d’euros” sur l’ensemble de l’année, selon le directeur financier Hans Peter Ring.

Power8, qui avait été annoncé en février 2007 par la direction d’Airbus, prévoit notamment 10.000 suppressions d’emplois d’ici 2010, dont la moitié chez les sous-traitants, ainsi que la cession de certains sites.

Le groupe souligne que son plan de cession “continue” et que la vente de son usine allemande de Laupheim, spécialisée dans l’aménagement des cabines d’avions, à Diehl et Thales, “est en cours de finalisation”, tandis que celle de Filton à GKN (Grande-Bretagne) “continue”.

Le chiffre d’affaires d’EADS progresse de 8% à 19,739 milliards d’euros, dont 13,586 milliards (+5%) pour Airbus. Le groupe a réalisé un bénéfice net en hausse de 332% à 403 millions.

Cette publication a reçu un mauvais accueil à la Bourse de Paris, où le titre perdait 4,34% à 12,12 euros vers 12H10 GMT dans un marché en hausse de 1,09%.

Ainsi, Natixis a regretté un EBIT et un bénéfice “nettement inférieur au consensus” des analystes et une charge plus importante que prévu au titre des retards de l’A380.