[30/07/2008 19:16:46] MADRID (AFP) Après son échec sur Endesa, Gas Natural a finalement réussi son pari d’entrer en force sur la scène électrique espagnole en rachetant au groupe de BTP ACS sa part de 45,3% dans le 3e électricien espagnol Union Fenosa, préalable au lancement d’une OPA. ACS et Gas Natural ont annoncé dans la soirée être parvenus à un accord au terme duquel le premier vendra au second sa participation dans Union Fenosa pour un total de 7,58 milliards d’euros (18,33 euros par action), ce qui valorise l’ensemble de l’électricien espagnol à 16,75 milliards d’euros. Cette opération intervient alors que selon des informations de presse, le groupe français GDF-Suez et le pétrolier italien Eni étaient sur les rangs. Mais Gas Natural était le seul à avoir fait part officiellement de son intérêt pour la part mise en vente par ACS qui entend avec cette cession renforcer sa part dans le deuxième électricien espagnol Iberdrola. Le groupe gazier catalan a souligné dans son communiqué que l’acquisition de la part de 45,3% d’Union Fenosa à ACS “entraînera la formulation d’une OPA” sur l’ensemble du groupe électrique. La réglementation espagnole impose en effet à un acquéreur de lancer une OPA sur la totalité d’un groupe quand il dépasse la barre des 30%. Cette opération reste toutefois suspendue aux autorisations de la Commission nationale de l’énergie (CNE) et des autorités de la concurrence, a souligné Gas Natural. Le groupe gazier a souligné que ses deux premiers actionnaires (à hauteur d’environ 30% chacun), le pétrolier Repsol et la banque catalane Caixa, allaient lui apporter un total de 3,5 milliards d’euros en fonds propres, afin de maintenir sa notation financière après ce rachat. Criteria Caixa Corp (holding qui détient les avoirs industriels de la Caixa) et Repsol, “se sont engagés à apporter en fonds propres respectivement 1,903 milliard d’euros et 1,6 milliard” à Gas Natural, a précisé ce dernier. Les cotations d’ACS, d’Union Fenosa et de Gas Natural avaient été suspendues mercredi jusqu’à la clôture. Mais le reste du secteur a bien réagi sur le marché: Iberdrola a gagné 5,32% à 8,51 euros, tandis que le numéro un Endesa a gagné 2,10% à 29,11 euros, alors que la Bourse de Madrid a fini en hausse de 1,15%. Gas Natural a souligné qu’il expliquerait sa stratégie à la suite de cette acquisition lors d’une conférence pour la presse et les analystes jeudi à 12H00 GMT. ACS avait ouvert le bal des spéculations le 17 juillet en annoncant qu’il voulait vendre sa part de 45,3% dans Union Fenosa, afin de se renforcer dans Iberdrola, dont il possède 7,7% plus des options pour 5,2% supplémentaires. L’accord annoncé mercredi soir est un aboutissement pour Gas Natural qui tentait depuis plusieurs années de devenir un opérateur dual (électricité plus gaz) d’envergure sur la bouillonnante scène énergétique espagnole. C’est lui qui avait déclenché en 2005 -et perdu- la guerre pour le contrôle du premier électricien du pays, Endesa, finalement remportée après deux ans d’affrontement par un tandem entre l’espagnol Acciona et l’italien Enel, au nez et à la barbe de l’allemand EON. Le marché espagnol, relativement fragmenté, attire les grands groupes européens. Outre Enel, EON y est aussi présent après avoir obtenu de l’italien et d’Endesa plusieurs actifs en guise de lot de consolation. Suez, avant sa fusion récente avec GDF, y a également effectué une entrée timide en prenant une participation d’environ 11% dans Gas Natural. Le géant électrique français EDF a déclaré à plusieurs reprises qu’il voulait prendre pied en Espagne. Il avait même exploré avec ACS au début de l’année la possibilité d’une opération pour prendre le contrôle d’Iberdrola. |
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