[30/07/2008 14:21:21] BRUXELLES (AFP)
Les signaux alarmants s’accumulent pour la croissance en zone euro, avec l’annonce mercredi du plus fort recul mensuel de la confiance économique depuis octobre 2001, juste après les attentats du World Trade Center, et un nouveau record d’inflation qui semble se profiler. L’indice de confiance économique, qui résume l’opinion des chefs d’entreprises et des consommateurs, a perdu 5,3 points comparé au mois de juin, à 89,5 points, selon une enquête publiée par la Commission européenne. C’est son plus bas niveau depuis mars 2003, soit un peu plus de cinq ans, et un recul plus fort que prévu: les analystes interrogés par Dow Jones Newswires tablaient en moyenne sur un indice à 93 points. C’est une “horrible” perte de confiance, selon Howard Archer, économiste chez Global Insight, qui cite parmi les causes possibles la hausse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) le mois dernier, qui a rendu le crédit plus cher, et les craintes d’un nouveau durcissement de la politique monétaire. La confiance a baissé en juillet dans tous les secteurs, mais le déclin est “particulièrement prononcé dans les services”, relève la Commission. Son enquête fait apparaître des “reculs significatifs” en Italie (-9,6 points sur un mois) et en Grande-Bretagne (-7,2 points) ainsi que, dans une proportion un peu moindre, en France (-4,7 points), en Allemagne (-4,2%) ou aux Pays-Bas (-3,9 points). Selon une autre enquête de la Commission, mesurant cette fois la confiance des seuls industriels, l’indice du climat des affaires a également nettement reculé, à -0,21 point contre +0,13 point en juin. “L’activité économique de la zone euro faiblit maintenant de manière marquée, et les perspectives de croissance sont plutôt sombres”, souligne Howard Archer. Selon l’institut Capital Economics, la chute de confiance est “une nouvelle preuve d’un ralentissement marqué de l’économie de la zone euro”, après déjà plusieurs mauvais indicateurs. Le pétrole cher et l’euro fort, les turbulences sur les marchés financiers et le ralentissement américain commencent à se ressentir et alimentent les craintes d’une éventuelle récession dans la zone euro. Facteur aggravant, l’inflation, déjà à un niveau record en juin depuis la création de la zone à 4% sur un an, pourrait encore accélérer en juillet, à voir les chiffres publiés par certains pays. En Belgique, généralement considérée comme très représentative de la tendance européenne, l’inflation a atteint en juillet son plus haut niveau depuis 24 ans, à 5,91% sur un an après 5,80% en juin, a annoncé mercredi le ministère belge de l’Economie. Et dans la première économie de la zone euro, l’Allemagne, l’inflation est restée en juillet à son plus haut niveau depuis près de 15 ans, à 3,3% sur un an, selon une première estimation basée mardi sur plusieurs Etats régionaux. La première estimation de l’inflation en juillet pour l’ensemble de la zone euro sera connue jeudi. Les économistes interrogés par Dow Jones Newswires s’attendent à un nouveau record depuis la création de la zone euro en 1999, à 4,2% sur un an. De quoi mettre dans une position délicate la BCE, qui vise théoriquement une inflation légèrement inférieure à 2%. Mais en utilisant encore l’arme d’une hausse des taux pour tenter d’endiguer la hausse des prix, l’institut de Francfort pourrait plomber encore davantage la croissance européenne. |
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