[30/07/2008 18:20:37] PARIS (AFP)
Confronté à une baisse des marchés plus sévère qu’attendu en Europe et en Amérique du Nord et à la flambée des prix des matières premières, Michelin a revu en baisse ses perspectives pour 2008 après un recul de sa marge au premier semestre. Le groupe français de pneumatiques se veut néanmoins confiant sur ses capacités à répondre aux évolutions de fond d’un secteur automobile plus soucieux d’économies de consommation et d’environnement. Michelin a dû “adapter (ses) prévisions de résultats” pour 2008 pour tenir compte de la “forte dégradation des marchés” en Europe et en Amérique du Nord et de la “hausse considérable” des matières premières, a expliqué le directeur financier Jean-Dominique Senard. La dégradation a été sensible pour les marchés du remplacement, en pneus de tourisme-camionnette et poids lourd en Europe et Amérique du Nord, en particulier en Europe en mai et surtout juin. Les perspectives pour la suite de l’année sont désormais “plus faibles” qu’attendu: “objectivement, sur les quelques mois qui viennent, nous ne voyons pas de redressement très significatif de ces marchés”, a observé M. Senard. Les pays émergents, qui représentent 29% des volumes de ventes, devraient toutefois conserver “une hausse relativement robuste”. Michelin subit aussi une augmentation “quasiment sans précédent” des prix des matières premières. L’impact est désormais évalué à 750 millions d’euros sur l’ensemble de l’année, contre 600 millions dans la précédente prévision. Au final, le groupe table désormais pour l’ensemble de 2008 sur une marge opérationnelle avant éléments non récurrents “proche de celle du premier semestre”, qui a atteint 8,6% du chiffre d’affaires, “si les marchés ne se dégradent pas au-delà des prévisions actuelles”. Le bénéfice opérationnel s’est élevé à 708 millions d’euros (-17,8%). En 2007, cette marge était de 9,8% et de 10,2% au premier semestre 2007. En avril, le groupe estimait que son résultat opérationnel 2008 pourrait s’approcher de celui de 2007 (1,645 milliard), après avoir déjà révisé en hausse l’impact des matières premières. Tout au long du semestre, Michelin a augmenté les prix de ses pneumatiques pour s’adapter à cette progression, mais ces ajustements de tarifs n’ont pas suffi à compenser l’impact des matières premières qui ont pesé pour 239 millions dans le résultat opérationnel du semestre. Le résultat net, à 430 millions d’euros, est en repli de 1,6%. Le chiffre d’affaires est en baisse de 1,9% à 8,239 milliards, mais en hausse de 4,2% à parité et périmètre constants. Mais dans le contexte, la hausse de 2% des volumes vendus est jugé “encourageante” par le groupe, qui se félicite de la progression de la marque Michelin “dans toutes les régions du monde”. Autres motifs de satisfaction, la croissance dans les pays émergents et dans les pneus de spécialité (génie civil, agricole, avion) à forte rentabilité. Le groupe met aussi l’accent sur le bon déroulement de son plan de compétitivité pour l’horizon 2010. Ce programme “est en train de démontrer sa valeur et nous donne le plus grand espoir pour l’avenir”, a assuré le directeur financier. Au-delà de la conjoncture, Michelin observe avec intérêt les “mouvements structurels” dans l’automobile, estimant disposer des produits pour y répondre. Le groupe anticipe un “changement complet de comportement du consommateur”, se tournant vers des pneus favorisant une moindre consommation. Un facteur qui restera à l’ordre du jour dans l’avenir: sur les véhicules électriques, 30 à 35% de l’autonomie est liée aux pneumatiques, assure Didier Miraton, directeur de la recherche et de la performance industrielle du groupe. A 11h50 GMT, l’action Michelin était en baisse de 1,95% à 43,29 euros à la Bourse dans un marché en hausse de 1,06%. |
||
|