[31/07/2008 22:15:05] PARIS (AFP)
EDF pourrait officialiser vendredi une offre de rachat du groupe britannique d’électricité British Energy, ce qui lui permettrait pour quelque 5,5 milliards d’euros de grossir en Europe et dans le nucléaire, conformément à sa stratégie. Le conseil d’administration de l’électricien français, qui est déjà le premier producteur européen, a validé jeudi soir une offre de rachat de British Energy, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier, sans en préciser le montant. Selon l’agence financière Dow Jones, le conseil d’administration de British Energy aurait accepté cette offre, qui concerne la part du gouvernement britannique dans British Energy, soit 35,2% du capital. Elle valoriserait l’ensemble du groupe britannique à environ 15,5 milliards d’euros (12,2 milliards de livres), selon des calculs de l’AFP, soit un montant de 5,45 milliards à débourser pour EDF. EDF, mondialement reconnu en matière de nucléaire civil, a toujours été donné comme favori sans s’être jamais vraiment déclaré. Un des autres candidats possibles, l’électricien espagnol Iberdrola, avait officiellement jeté l’éponge à la mi-juin. British Energy avait confirmé jeudi dernier “être en discussions avancées avec une partie”, sans plus de précisions. Le groupe français pourrait officialiser son offre vendredi matin, lors d’une conférence de presse organisée à Paris, après la publication de ses résultats semestriels. Outre que cette invitation ne précise pas d’ordre du jour, les dirigeants d’EDF ne font habituellement pas de conférence de presse pour les résultats semestriels. Plusieurs informations faisaient état ces derniers jours de l’imminence d’un accord de rachat entre EDF et BE, éventuellement ou ultérieurement en partenariat avec le gazier britannique Centrica. Depuis que le gouvernement britannique a donné son feu vert en janvier à la construction de nouvelles centrales nucléaires dans le pays, British Energy est convoitée car elle exploite huit des dix sites nucléaires dans le pays. C’est donc une cible de choix pour EDF, premier producteur européen d’électricité, qui détient près de la moitié des capacités nucléaires du continent. EDF va ainsi renforcer sa présence en Europe, où il entend se “recentrer”, et participer à la relance du nucléaire dans le monde depuis son retrait du Brésil et d’Argentine en 2007. EDF est déjà présent au Royaume-Uni via sa filiale EDF Energy, et contrôle aussi des filiales en Allemagne (EnBW) et en Italie (Edison). Ce développement Outre-manche compensera les difficultés rencontrées par EDF pour pénétrer le marché espagnol, où il a visé un temps les électriciens Iberdrola et Union Fenosa, tandis qu’en Belgique, le Français a manqué de récupérer des activités cédées par Suez et Gaz de France pour leur fusion. La puissance installée d’EDF dans le monde représente 126,7 gigawatts (GW), dont 124,5 GW en Europe. Les informations sur le rachat de British Energy ont soutenu le cours de l’action d’EDF. Le titre a clôturé jeudi à la Bourse de Paris en hausse de 3,06% à 55,95 euros, dans un marché quasi stable. |
||
|