[01/08/2008 12:42:35] NEW YORK (AFP) Le constructeur automobile américain General Motors (GM) a fait état vendredi d’une perte nette de 15,5 milliards de dollars au deuxième trimestre, marquée par une série de charges exceptionnelles totalisant 9,1 milliards de dollars, liées notamment à sa restructuration. Il s’agit de l’une des plus lourdes pertes trimestrielles dans l’histoire du groupe, qui cumule désormais 18,7 milliards de pertes nettes depuis le début de l’année, après avoir déjà perdu près de 39 milliards sur l’ensemble de 2007. Au deuxième trimestre 2007, GM avait dégagé un bénéfice net de 891 millions de dollars. GM, qui avait prévenu mi-juillet d’une perte “significative” au 2e trimestre en raison de la dégradation continue du marché automobile américain et de nouvelles mesures de restructuration, a fait beaucoup moins bien qu’attendu par le marché. Par action et hors exceptionnels, la perte ressort à 11,21 dollars, soit plus du quadruple de la perte de 2,63 dollars par action anticipée par les analystes. Le chiffre d’affaires s’est contracté de 18% à 38,2 milliards de dollars, contre 44,6 milliards envisagés par le marché. A la Bourse de New York, l’action GM était fortement sanctionnée par les investisseurs dès les échanges électroniques de pré-séance, l’action perdant plus de 6%. GM a inscrit 9,1 milliards de charges dans ses comptes, liées pour partie à sa restructuration aux Etats-Unis, mais également pour compenser un mouvement social chez l’un de ses équipementiers –American Axle– et pour financer la restructuration en cours de son ex-filiale Delphi. Notamment, GM a provisionné 3,3 milliards pour un plan de guichet départ aux Etats-Unis, 2,8 milliards pour Delphi, et 1,1 milliard pour les changements de production en Amérique du nord décidés depuis juin. Outre les charges, le groupe a subi des pertes dans l’automobile et les services financiers (GMAC). En Amérique du nord, l’automobile a creusé ses pertes –avant impôt– à 9,3 milliards, contre -88 millions un an plus tôt, faisant chuter l’ensemble de l’activité automobile de GM à -9,1 milliards, contre un gain de 803 millions un an auparavant. GMAC (détenu à 49% par GM), longtemps synonyme de forte rentabilité, a perdu 2,5 milliards de dollars, en raison de son exposition à la crise des “subprime”. Aux Etats-Unis, GM a annoncé en juin et mi-juillet des changements de production en urgence pour s’adapter à la fois au déclin du marché automobile, plombé par le ralentissement économique, et à la chute du segment des gros modèles, très gourmands en carburant et dont il dépend encore beaucoup pour ses ventes. “Comme nos mesures récentes en termes de produits, de capacités et de liquidités le montrent, nous réagissons rapidement aux difficultés rencontrées aux Etats-Unis”, a commenté le PDG Rick Wagoner, cité dans un communiqué. Selon ce dernier, le groupe “a le plan qu’il faut, les bons produits, des marques solides, un leadership dans les technologies d’économies de carburant, et sait saisir les opportunités de croissance à l’international”. Depuis juin, GM a fermé quatre sites de production de gros modèles (4×4, pick-up…), réduit les équipes sur deux autres, augmenté la cadence sur deux autres sites dédiés aux modèles compacts, et promis la sortie d’un plus grand nombre de nouveaux modèles compacts et économes en carburant. Mi-juillet, le groupe a intensifié ces mesures, cherchant par ailleurs à dégager 15 milliards de dollars de liquidités d’ici 2009, dont 10 milliards via des économies en interne et le reste en appel aux marchés. Ces économies passent “par des réductions d’effectifs, le report du paiement de certaines compensations, la suspension du dividende, la baisse des budgets marketing, la revue stratégique de la marque de 4×4 Hummer, et l’approbation du projet de voiture tout électrique Chevrolet Volt”, a rappelé le PDG. Côté liquidités, GM a dit disposer fin juin de 21 milliards de dollars, et de 5 milliards supplémentaires en lignes de crédit. |
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