Chine : levée partielle de la censure sur internet avant les JO

 
 
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à Pékin, le 30 juillet 2008 (Photo : Frederic J. Brown)

[01/08/2008 15:49:56] PEKIN (AFP) La Chine a fait marche arrière vendredi en levant partiellement la censure sur internet, pour les médias et au-delà sur le réseau chinois, semblant vouloir calmer l’opinion mondiale à une semaine des jeux Olympiques.

Un journaliste de l’AFP a pu constater que les sites d’Amnesty International, de Reporters sans frontières ou de la BBC en chinois étaient accessibles, dans le principal centre de presse des JO à Pékin mais aussi sur des ordinateurs de particuliers en Chine.

En revanche, les sites de dissidents, de groupes pro-tibétains ou toute page web ayant trait au mouvement spirituel Falungong, interdit en Chine, ou encore à la répression du mouvement démocratique de Tiananmen en 1989, ne pouvaient être consultés.

Amnesty International a salué la décision de Pékin mais a appelé les autorités chinoises à aller au bout de cette démarche en garantissant un “accès sans entraves” au web.

Reporters sans frontières (RSF) a jugé que la levée partielle de la censure sur plusieurs sites internet, dont le sien, était une “bonne nouvelle” et montrait que Pékin n’était “pas complètement insensible aux pressions”.

L’organisation estime cependant “inacceptable que le gouvernement chinois décide comme ça, selon son humeur, quel site est censuré et quel autre est accessible”.

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a, pour sa part, critiqué le Comité international olympique (CIO) pour n’avoir pas assuré, comme il l’avait promis, la liberté d’accès des sites internet et qui, dans le même temps, a fait une démarche auprès de l’Union européenne de radio-télévision (UER) pour empêcher la diffusion sur internet d’émissions de radio sur les JO.

Dans une lettre envoyée jeudi à l’UER, la fédération des journalistes a dénoncé l'”extravagante prétention” du CIO et le fait que l’UER se fasse “l’auxiliaire passif de telles pratiques”.

La France a jugé vendredi que la levée partielle de la censure sur internet pour les médias était “un signal encourageant”, tout en souhaitant que l’accès au web soit “le plus large”, selon un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Romain Nadal.

Les journalistes arrivés à Pékin cette semaine pour couvrir les JO avaient eu la désagréable surprise de constater qu’un certain nombre de sites, jugés sensibles par les autorités chinoises, n’étaient pas accessibles depuis le principal centre de presse, contrairement aux assurances du CIO.

Les autorités, après avoir assuré qu’elles ne reviendraient pas sur cette censure et estimant que l’accès à internet des journalistes érangers était “suffisant”, semblent avoir assoupli leur position.

“C’est une bonne chose”, a réagi la porte-parole du Comité international olympique (CIO), Giselle Davies.

Cette polémique avait plongé le CIO dans l’embarras, son président Jacques Rogge ayant promis à la mi-juillet que la presse étrangère pourrait travailler librement et qu’il n’y aurait “pas de censure sur internet”.

Dans un communiqué, le CIO a affirmé avoir pressé le comité d’organisation des JO et les autorités chinoises d’élargir l’accès à internet: “La question a été placée sur la table et le CIO a demandé que l’hôte des JO y réponde”.

Mais le porte-parole du comité d’organisation, Sun Weide, tout en promettant de nouveau un accès “suffisant et acceptable” à la presse accréditée, n’a pas précisé si d’autres sites seraient rendus accessibles.

Certains sites sont bloqués, pour respecter la loi chinoise, mais je n’ai pas d’autres informations sur quels sites sont concernés”, a-t-il indiqué. “L’accès à internet en Chine est suffisant et ouvert. Je pense que c’est aussi ouvert que dans n’importe quel autre pays du monde”.

Vendredi, le président chinois Hu Jintao a souhaité une couverture médiatique “objective” des Jeux, appelant les journalistes à se conformer au droit chinois.

“Nous continuerons à fournir des moyens pour que les journalistes étrangers puissent travailler”, a indiqué le président. “Nous espérons aussi que la presse étrangère se conformera aux lois et règlements chinois (…) et qu’elle fournira des informations objectives sur ce qui se passera ici”, a-t-il ajouté.

 01/08/2008 15:49:56 – Â© 2008 AFP