Des vacances au bout du clic pour les jeunes désargentés

 
 
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Une personne surfe sur internet (Photo : Jeff Haynes)

[02/08/2008 10:23:32] PARIS (AFP) Pour passer des vacances presque comme tout le monde, certains jeunes désargentés, étudiants, chômeurs ou précaires, sont aidés par les Missions locales, d’autres parient sur le système D et adoptent covoiturage, “couchsurfing” ou “wwoofing”, via internet.

Le “couchsurfing”, réseau international de canapés (couch), permet de dormir gratuitement chez l’habitant. Les conditions d’hébergement, qui vont du canapé au hamac en passant par le matelas au sol, sont déterminées en amont, entre le ou les “surfeur(s)” et “l’hôte” qui se rencontrent sur le net.

Grâce à ce système, essentiellement urbain, on peut rester plus longtemps dans une ville, et au lieu de payer l’hôtel, “on va payer des bonnes bouffes à son hôte!”, explique Antoine Moron, “ambassadeur France” autoproclamé du site couchsurfing.com.

Née aux Etats-Unis en 2004, la communauté des “couchsurfeurs” compte aujourd’hui 600.000 membres dans le monde. La France, avec 55.000 membres, en abrite même sa capitale: Paris qui a succédé à Montréal et Londres, ajoute Antoine.

Heather, étudiante, et Kaitlynn, réceptionniste, Canadiennes de 19 ans, viennent de passer quatre jours chez Christophe B., 27 ans, habitant à Maisons-Laffitte (Yvelines), qui en un an dit avoir accueilli près de 140 “surfeurs”.

“Notre meilleure expérience en Europe: il nous a organisé des sorties tous les jours!”, disent-elles à l’AFP.

Mais avant de s’installer dans un canapé à des milliers de kilomètres de chez soi, encore faut-il pouvoir se déplacer.

“Pour réduire les frais d’essence et le péage, j’ai pensé au covoiturage et déposé une annonce sur covoiturage.fr” raconte Nicolas Patron, 20 ans, chauffeur-livreur en région parisienne, qui a accepté de convoyer une mère et ses deux enfants de Paris à Barcelone.

Une chance pour Agnès K., 42 ans, qui affirme n’avoir que 100 euros de budget pour rendre visite à sa belle-famille en Espagne avec certains de ses enfants. “C’est un choix uniquement financier, mais c’est ça ou on ne part pas” dit Agnès, qui prévoit de partager la voiture avec Nicolas et sa petite amie, Kimberley, étudiante de 18 ans.

Agnès, comptable sans emploi, en fin de droits, et dont le mari est serveur a dû trancher: “Je n’ai pas trouvé de voiture à quatre places, donc mon fils aîné reste à Paris avec mon mari” regrette-t-elle.

Pour découvrir le monde à peu de frais, le “wwoofing”, qui offre gîte et couvert en échange de quelques heures de travail à la ferme, commence à faire des adeptes en France.

Le Wwoof (World Wide Opportunities on Organic Farms) est un réseau mondial de fermes biologiques, né dans les pays anglo-saxons.

Annabelle Bergoënd, 23 ans, étudiante titulaire d’une maîtrise de biologie qui habite Dinan (Côtes-d’Armor) cherche un emploi depuis un an et demi. Avant d’entreprendre une formation en plantes médicinales, elle est partie deux mois en mars en tant que “wwoofeur” en Italie et en Autriche. En 2007, elle avait aussi travaillé bénévolement pendant 10 jours dans un parc naturel en Espagne.

“De vraies vacances, je n’en n’ai pas eu depuis toute petite. C’est une bonne manière de voyager et d’acquérir de l’expérience quand on n’a pas d’argent”, explique Annabelle à l’AFP.

Autre piste, dans chaque département, les Missions locales, antennes de soutien et d’insertion pour les jeunes descolarisés et en difficultés, offrent la possibilité de partir en vacances aux 16-25 ans inscrits dans leurs programmes d’insertion sociale et professionnelle.

Depuis 2005, le dispositif “Parcours vacances” permet aux bénéficiaires d’un Civis (Contrat d’insertion dans la vie sociale), de partir avec 150 euros sous forme de chèques-vacances.

Couchsurfing.comCovoiturage.frWwoof.fr

 02/08/2008 10:23:32 – Â© 2008 AFP