[04/08/2008 09:56:52] UTRECHT (AFP) Le groupe belgo-néerlandais de banque et d’assurances Fortis a annoncé lundi avoir dégagé un bénéfice net trimestriel divisé par deux, mais qui dépasse les attentes des analystes, tout en reconnaissant un impact de 362 millions d’euros de la crise financière. Au deuxième trimestre, Fortis a réalisé un bénéfice net en baisse de 48,6% à 830 millions d’euros, par rapport au 1,616 milliard d’euros réalisés au deuxième trimestre 2007. Ce chiffre est supérieur à la prévision d’un panel d’analystes financiers interrogés par l’agence d’information économique Dow Jones Newswires, qui avaient tablé sur un bénéfice net de 708 millions d’euros. Il a été bien accueilli à l’ouverture de la Bourse d’Amsterdam: le titre gagnait 1,29% à 9,42 euros à 07H04 GMT. “Au deuxième trimestre, le bénéfice net a atteint 830 millions, en hausse de 3% par rapport au premier trimestre, après impact net d’impôts de la crise du marché du crédit” s’élevant à 362 millions, écrit Fortis dans un communiqué. Il touche surtout le secteur bancaire, qui se voit privé de 329 millions d’euros. Sur la première moitié de l’année, le bénéfice net est en baisse de 41% à 1,638 milliard d’euros et l’impact de la crise des “subprime” s’élève à 591 millions d’euros. Le chiffre d’affaires trimestriel est de 2,912 milliards d’euros. Le bénéfice net hors cessions des activités bancaires de Fortis s’est élevé à 465 millions d’euros. La branche assurances a rapporté 423 millions d’euros. “Fortis a continué de faire les frais de la crise du marché du crédit. Cependant, la solvabilité de l’entreprise reste saine”, a assuré le directeur général par intérim, Herman Verwilst. Les activités du groupe “ont enregistré des performances satisfaisantes dans un contexte économique difficile. Le revenu sous-jacent de la plupart des activités commerciales a poursuivi sa progression, dans un contexte de maîtrise satisfaisante des coûts. Nous constatons toutefois que la conjoncture s’est durcie sur différents fronts”, précise-t-il. Fortis avait annoncé en juillet le départ de son patron Jean-Paul Votron, remplacé par M. Verwilst, après que les critiques sur sa gestion de l’intégration d’ABN Amro après son rachat à l’automne 2007 et la crise des “subprime” avaient commencé à enfler. La grogne des actionnaires, qui réclament –pour l’instant en vain– la tenue d’une assemblée extraordinaire, avait surtout monté après le lancement d’un plan de solvabilité le 26 juin, reçu comme une douche froide par les marchés: le titre avait perdu 19% en une seule journée. Ils sont furieux de n’avoir été prévenus ni de l’augmentation de capital de 1,5 milliard d’euros annoncée ce jour-là par la direction, ni du non paiement d’un dividende intérimaire permettant au groupe de récupérer 1,3 milliard d’euros, parmi d’autres mesures destinées à dégager 8 milliards d’euros. Vendredi, le groupe avait annoncé qu’il tiendrait bientôt des “réunions d’information” pour ses actionnaires, et la mise en place d’un mécanisme de rapport direct des directeurs financiers et d’analyse du risque à M. Verwilst afin de “renforcer l’autorité de ces fonctions de contrôle clés”. Fortis a assuré lundi qu’il espérait achever fin 2009 la consolidation d’ABN Amro, et chiffré les coûts d’intégration à 130 millions d’euros au deuxième trimestre. Fortis prévient également que “l’impact négatif total” sur le résultat net de l’absorption d’ABN Amro pourrait atteindre 900 millions d’euros en raison de la crise des marchés. |
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