Etats-Unis : la Fed se réunit pour sans doute laisser son taux inchangé

 
 
photo_1217914502809-1-1.jpg
ésident de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, à Washington le 10 juillet 2008. (Photo : Karen Bleier)

[05/08/2008 15:01:01] WASHINGTON (AFP) La banque centrale américaine (Fed) était réunie mardi pour réexaminer son taux directeur qu’elle devrait, selon les économistes, laisser inchangé dans un contexte de menaces accrues sur la croissance et l’inflation.

Le comité de politique monétaire (FOMC) a commencé sa réunion à 12H30 GMT et il rendra sa décision publique vers 14H15 locales (18H15 GMT) dans un communiqué donnant également une évaluation des principaux risques pesant sur l’économie.

Pour les analystes, la décision sur le taux en lui-même est facile à anticiper.

“Le FOMC va sans doute laisser son taux inchangé à 2%”, estiment les économistes de Lehman Brothers dans une note.

Ce serait la deuxième fois consécutive que la Fed opterait pour le statu quo, après avoir drastiquement abaissé son taux de 3,25 points depuis septembre.

L’arrivée d’un nouveau gouverneur, Elizabeth Duke, qui a pris ses fonctions mardi et votera dès la réunion de l’après-midi, ne devrait pas changer la donne, même s’il est difficile de savoir si elle se rangera plutôt du côté des “pro-croissance” ou des “anti-inflation”.

En revanche, les économistes scruteront avec attention le communiqué.

“Le ton devrait être moins virulent sur l’inflation que la dernière fois, la Fed tentant de doucher les attentes du marché concernant une hausse des taux d’ici la fin de l’année”, affirme Millan Mulraine du groupe TD.

Depuis la réunion de juin en effet, la situation s’est compliquée et les incertitudes semblent être montées d’un cran.

Du côté de l’inflation, la situation reste tendue, comme en témoigne la hausse record en 26 ans affichée en juin par les prix à la consommation, qui ont souffert de la flambée des prix de l’énergie et de l’alimentation.

Cette situation inquiète une partie des banquiers centraux qui avaient jugé nécessaire, lors de la réunion de juin, d’envisager assez rapidement un relèvement des taux. Un ou deux vote dissidents ne sont d’ailleurs pas à exclure de la part des plus orthodoxes sur l’inflation.

Mais la majorité des membres de la Fed prévoit que l’inflation n’est que transitoire et qu’elle finira par s’assagir du fait du ralentissement qui frappe l’économie américaine depuis l’an dernier.

Le regain de difficultés économiques apparues depuis la dernière réunion plaide aussi pour une politique soucieuse de la croissance: l’immobilier reste en chute libre, la croissance ne parvient pas à décoller en dépit du coup de fouet des baisses d’impôts et le chômage est désormais à son plus haut en quatre ans.

De plus, les économistes sont désormais nombreux à redouter une contagion des problèmes des marchés financiers au reste de l’économie.

C’est pourquoi la phrase-clé du dernier communiqué, affirmant que les risques pour la croissance “semblent avoir quelque peu diminué”, ne devrait plus apparaître cette fois.

“Le communiqué va sans doute revenir vers une évaluation neutre des risques, même si cela n’est pas dit aussi explicitement”, affirme Joseph LaVorgna de Deutsche Bank.

Le communiqué devrait aussi refléter les inquiétudes de la banque centrale sur la santé des marchés financiers, secoués une nouvelle fois début juillet par les déboires des organismes de refinancement hypothécaires Fannie Mae et Freddie Mac.

Pour tenter d’apaiser les tensions, la Fed avait fait un geste important la semaine dernière en prolongeant et élargissant les facilités de financement qu’elle consent aux banques.

 05/08/2008 15:01:01 – Â© 2008 AFP