BNP Paribas rescapée de la crise, malgré des résultats en baisse

 
 
[06/08/2008 16:26:21] PARIS (AFP)

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énéral du groupe BNP Paribas Baudoin Prot lors d’une conférence de presse, le 6 août 2008 à Paris (Photo : Pierre Verdy)

Malgré des résultats en forte baisse au deuxième trimestre, BNP Paribas apparaît comme une des banques mondiales ayant le mieux résisté à la crise financière, grâce à une moindre exposition aux produits nocifs du “subprime” et à la performance de sa banque de détail.

La banque française a dégagé au deuxième trimestre un bénéfice net de 1,5 milliard d’euros, en baisse de 34% sur un an. Les revenus (produit net bancaire) reculent pour leur part de 8,5% à 7,5 milliards d’euros.

La crise des crédits immobiliers américains à risque (“subprime”) a encore coûté 542 millions d’euros à la banque ce trimestre, pour un coût total de 2,4 milliards d’euros depuis le début des turbulences à l’été 2007.

C’est une des plus faibles factures payées par les grandes banques mondiales, BNP Paribas étant resté à l’écart des produits financiers du “subprime”.

La situation peut sembler paradoxale puisque BNP Paribas avait été accusée d’avoir déclenché la tempête boursière d’août 2007 en annonçant le gel de trois fonds d’investissement, qu’elle a rouvert peu après.

“Je n’aurais pas dit ça au bout d’un trimestre, mais au bout de quatre trimestres il est temps de faire les comptes: BNP Paribas est clairement sorti du lot”, a estimé Baudouin Prot, directeur général du groupe, au cours d’une conférence de presse.

“A l’exception de (l’américaine) Goldman Sachs, il n’y a aucune banque dans le monde pour laquelle l’impact de la crise ait été plus faible”, a-t-il ajouté.

Avec Goldman Sachs, la banque de financement et d’investissements (BFI, activités de marché) de BNP Paribas est la seule à être restée bénéficiaire depuis l’été 2007, dégageant 1,9 milliard d’euros de profits au total.

BNP Paribas est “toujours la meilleure de la classe”, notait ainsi Pierre Chedeville, analyste du Crédit Mutuel-CIC, dans une note.

Même si elle a souffert des turbulences boursières, la BFI a encore dégagé 523 millions d’euros de profits avant impôts au deuxième trimestre (en baisse de 57% sur un an). Ses revenus ont eux reculé de 24,5% par rapport à leur niveau du deuxième trimestre 2007.

Le groupe note cependant un “rebond” par rapport au début de l’année, la situation des marchés financiers au deuxième trimestre ayant été “moins erratique” que “le très difficile mois de mars 2008”, a souligné M. Prot.

Mais c’est surtout la banque de détail (clientèle de particuliers, PME…) qui montre la plus grande résistance à la crise financière et au ralentissement économique.

Les revenus des agences françaises progressent de 1,77% sur un an et leur bénéfice avant impôt gagne 2,7% à 463 millions d’euros.

Si elle ne donne pas de chiffre de production de nouveaux crédits immobiliers, la banque assure qu’ils sont “en légère hausse” et son directeur général n’a de cesse de répéter qu'”il n’y a pas de +credit crunch+ (restriction brutale du crédit) chez BNP Paribas”.

A l’étranger, l’activité est encore plus soutenue, avec des revenus en hausse de 6,4% en Italie (filiale BNL) et de 8% sur le pôle International Retail Services qui compte notamment la filiale américaine BancWest et les banques des pays émergents (Maghreb, Russie, Turquie…).

La banque insiste en outre sur sa “solidité financière”, alors que des rumeurs avaient couru sur une éventuelle augmentation de capital.

Elle assure aussi vouloir continuer à croître seule. “Je ne dis pas que nous ne ferons pas d’autres petites acquisitions mais la priorité c’est la croissance organique”, a assuré Baudouin Prot.

A la Bourse de Paris, l’action grimpait de 5,03% à 64,99 euros à 12H20.

 06/08/2008 16:26:21 – Â© 2008 AFP