Le prix des carburants freine les automobilistes

 
 
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à essence dans une station-service de Toulouse (Photo : Eric Cabanis)

[06/08/2008 10:12:35] PARIS (AFP) Grande première en France, le trafic sur les autoroutes a baissé de 4% en juillet par rapport à l’an dernier, conséquence de l’envolée des prix à la pompe, ce qui ne fait pas les affaires des sociétés concessionnaires.

Cette baisse du trafic a été constatée sur les autoroutes par les 18 stations de la Sécurité Routière, selon un responsable du Centre national d’information routière (Cnir).

Pour l’ensemble du premier semestre, les sociétés concessionnaires ont publié des chiffres de trafic en très légère augmentation par rapport aux six premiers mois de 2007, avec pour la majorité d’entre elles des reculs au deuxième trimestre (-2,1% pour APRR, -2% pour ASF, -1,2% pour Escota).

Les deux principales raisons invoquées par les dirigeants des sociétés autoroutières sont la forte hausse des carburants et les inquiétudes des Français concernant leur pouvoir d’achat.

“Cette baisse est également due au fait que les personnes itinérantes, utilisant des camping-cars et des caravanes, ne partent plus un mois comme avant mais deux ou trois semaines et donc circulent moins”, souligne un porte-parole de Bison Futé.

Au point que les embouteillages ont été moins importants cet été même pendant le week-end (2-3 août) du “chassé-croisé” entre juillettistes et aoûtiens.

Mais cette “révolution” dans le comportement des automobilistes risque de compliquer les relations entre les pouvoirs publics et les sociétés concessionnaires.

Le gouvernement est actuellement en négociations avec trois concessionnaires -APRR (Eiffage et l’australien Macquarie), Sanef (l’espagnol Abertis) et Cofiroute (Vinci)- pour le renouvellement des contrats de plan pour la période 2009-2013.

“Le risque de baisse du trafic est entièrement assuré par les concessionnaires”, indique-t-on au ministère des Transports.

Le gouvernement écarte l’idée, avancée ces dernières semaines par les sociétés, d’un possible allongement de la durée des concessions fixée, lors des privatisations, jusqu’à 2028 ou 2035.

“Bruxelles ne le permettrait pas car une telle solution ferait fi des règles de la concurrence”, souligne-t-on au ministère.

Les sociétés ne peuvent pas non plus trop compter sur la construction de nouvelles sections suite à la décision du Grenelle de l’Environnement de geler les projets hormis les “cas de sécurité ou d’intérêt local”.

Seules les autoroutes A65 entre Pau (Pyrénées-Atlantiques) et Langon (Gironde), confirmée le 4 juin par le ministère de l’Ecologie, et l’A45, entre Saint-Etienne et Lyon, dont le décret d’utilité publique a été publié le 17 juillet, sont certaines de voir le jour.

Actuellement, le gouvernement passe en revue les projets qui étaient depuis longtemps dans les cartons -comme les contournements des agglomérations de Strasbourg et Nice et l’A51 entre Grenoble et Sisteron (Alpes-de-Haute-Provence)- pour voir si elles sont réalisables.

Reste la question de la hausse des tarifs des péages calculée actuellement sur 85% de la hausse de l’inflation, abondée d’un pourcentage dépendant du montant d’investissement consacré par les sociétés, notamment pour les élargissements des chaussées.

“La tendance est à la diminution de l’augmentation des tarifs, défense du pouvoir d’achat oblige”, regrette un dirigeant de APRR.

La négociation, suspendue en août, devra se conclure avant la fin de l’année. En cas d’échec, les sociétés n’auront droit qu’à des hausses de tarifs équivalentes à 70% de l’inflation.

 06/08/2008 10:12:35 – Â© 2008 AFP