[07/08/2008 14:27:45] FRANCFORT (AFP)
La Banque centrale européenne (BCE) a décidé jeudi de laisser son principal taux directeur inchangé à 4,25%, a annoncé une de ses porte-parole, conformément aux attentes. L’institution monétaire avait relevé en juillet ce taux d’un quart de point, dans l’espoir de limiter l’envolée de l’inflation en zone euro. Depuis plusieurs mois, l’inflation atteint des niveaux records, alimentée par la hausse des prix énergétiques et alimentaires. Le mois dernier, les prix à la consommation ont encore progressé de 4,1% sur un an, du jamais vu depuis la création de la zone euro en 1999, soit plus du double que l’objectif de la BCE d’une hausse légèrement inférieure à 2%. Mais la BCE, dont la principale mission est de maintenir la stabilité des prix, doit également composer avec les signes de plus en plus patents d’un ralentissement économique chez les Quinze. La première estimation de la croissance dans la zone euro au deuxième trimestre sera publiée le 14 août. Les analystes tablent sur une contraction du Produit intérieur brut (PIB), après +0,7% au premier trimestre comparé au précédent. D’autres grandes banques centrales, la Réserve fédérale américaine (Fed) et la BoE (Banque d’Angleterre), ont laissé leurs taux inchangés cette semaine, elles aussi tiraillées entre les dangers inflationnistes et un ralentissement économique. Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, expliquera la décision prise par le conseil des gouverneurs de l’institution lors d’une conférence de presse, qui se tiendra à Francfort (ouest de l’Allemagne) à 12H30 GMT. Elle devrait être l’occasion d’en savoir un peu plus sur les intentions de la BCE pour les prochains mois. Les analystes, s’ils avaient prévu à l’unanimité un statu quo sur les taux ce jeudi, se montrent divisés pour la suite. Si une majorité table sur des taux inchangés jusqu’à la fin de l’année, un grand nombre d’entre eux n’excluent pas une nouvelle hausse. Rares sont ceux en revanche qui s’attendent à une baisse. Pour Jennifer McKeown, analyste chez Capital Economics, M. Trichet devrait insister sur les risques inflationnistes, même s’il sera bien obligé de “reconnaître la récente accumulation de très mauvaises nouvelles pour l’économie”. Pour autant, elle ne pense pas que le Français annonce de nouvelles hausses de taux en parlant de “vigilance” ou “d’état d’alerte élevé”, alors que la BCE les a relevés le mois dernier. Gilles Moec, de Bank of America, s’attend à ce que M. Trichet répète qu’il n’a “pas d’orientation”, manière de dire qu’il n’a pas d’idée préconçue pour la suite. “S’il répète cela, cela montrera clairement qu’il est dans une attitude de +wait and see+”, a indiqué l’analyste à l’AFP. Traditionnellement, la BCE n’organise pas de conférence en août, mais après avoir dû réunir précipitamment en 2006 et en 2007 les journalistes (suite à une hausse de taux il y a deux ans et à la crise financière l’an dernier), elle a renoncé cette année à cette habitude. |
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