[07/08/2008 07:40:10] MONTRÉAL (AFP) Le Cirque du Soleil, troupe de saltimbanques québécois devenue en un quart de siècle une multinationale du divertissement, a vendu 20% de ses parts à deux sociétés de Dubaï pour assurer sa croissance tout en conservant son indépendance. Le promoteur immobilier émirati Nakheel et la firme d’investissement Istithmar, membres d’une holding contrôlée par le gouvernement de l’émirat de Dubaï, ont annoncé mercredi le rachat de 20% du Cirque du Soleil, qui produit cette année 18 spectacles dans le monde, notamment à Las Vegas, Macao et Tokyo. Les deux sociétés et le principal actionnaire du Cirque, son fondateur Guy Laliberté, 48 ans, n’ont pas dévoilé le montant de la transaction. Mais le chiffre d’affaires de la troupe canadienne dépasse 700 millions de dollars américains par année et ses spectacles attirent près de 10 millions de spectateurs. Des rumeurs avaient circulé en juin sur un éventuel rachat du cirque par des intérêts de Dubaï, ce qui avait créé “un certain climat d’insécurité” au sein du groupe, a indiqué à l’AFP son PDG, Daniel Lamarre. Mais le fondateur a tenu à dissiper ces craintes. “Le cirque n’est pas vendu, je demeure le capitaine du bateau”, a assuré Guy Laliberté, qui détient la majorité des parts du cirque et en garde le contrôle artistique. “Le partenariat est une occasion unique de mettre en avant le rêve que j’ai forgé d’amener le cirque à un autre niveau. (…) Je peux garder le contrôle de mon entreprise avec le soutien et la contribution d’un partenaire reconnu et respecté à travers le monde”, a-t-il fait valoir lors d’une conférence de presse téléphonique. Il a ajouté que l’entreprise pourrait ainsi se concentrer sur ses deux priorités: “la gestion de sa croissance et la réalisation de ses objectifs créatifs à l’échelle mondiale”. Le Cirque du Soleil est un groupe privé dont la valeur demeure difficile à déterminer. Elle oscillerait entre “deux et trois milliards de dollars”, a précisé M. Lamarre.
Fondé en 1984 grâce à une subvention du gouvernement québécois, le Cirque du Soleil a multiplié les tournées en Amérique du Nord, avant d’installer des spectacles permanents au début des années 90 à Las Vegas, aux Etats-Unis. “Plutôt que d’aller en bourse, ce qui aurait entraîné des contraintes importantes, (le cirque) a trouvé un investisseur”, a déclaré à l’AFP Laurent Lapierre, professeur à l’école des Hautes études commerciales (HEC) de Montréal, pour qui Guy Laliberté “n’a pas simplement créé une entreprise, mais une industrie nouvelle en 25 ans”. Des ténors de l’industrie du divertissement ont montré de l’intérêt au cours des dernières années pour un éventuel rachat du cirque québécois. Guy Laliberté “n’y a jamais songé”, mais il a consenti à un accord aujourd’hui pour deux raisons: “premièrement parce qu’un partenaire accepte une participation de seulement 20% (…) et parce que ce partenaire nous amène rapidement des projets de développement que nous n’aurions pas eus autrement”, a expliqué M. Lamarre. Le Cirque espère ainsi “accélérer” sa propre croissance, a-t-il assuré. Le Cirque emploie quelque 4.000 personnes dans le monde et le nouveau partenariat doit permettre d’embaucher une centaine de personnes à son siège social à Montréal, a précisé M. Lamarre. Le promoteur immobilier Nakheel, connu pour l’aménagement au large des côtes de Dubaï de trois îles en forme de palmier, avait déjà conclu un accord avec le Cirque du Soleil pour construire un théâtre de 1.800 places pour la présentation d’un spectacle permanent pendant quinze ans à partir de 2011. |
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