Rattrapé par la crise, Axa voit son bénéfice chuter d’un tiers

 
 
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ésident du directoire d’Axa à Paris le 14 mars 2008 (Photo : Jacques Demarthon)

[07/08/2008 12:36:21] PARIS (AFP) Rattrapé par la crise financière, le groupe français Axa, un des leaders mondiaux de l’assurance, a vu son bénéfice chuter d’un tiers au premier semestre, mais s’en sort plutôt mieux que certains de ses concurrents américains et européens.

Le bénéfice net du groupe a baissé de 32% sur les six premiers mois de l’année, s’établissant à 2,16 milliards d’euros, a annoncé le groupe jeudi. C’est mieux que prévu par les analystes qui tablaient sur un profit inférieur à 2 milliards.

A la Bourse de Paris, l’action bondissait de 6,94% à 21,79 euros vers 12H45.

“Ayant refroidi les attentes des analystes à l’approche de ses résultats, Axa a sans surprise battu le consensus”, a commenté Emmanuel Calles, analyste à la Société Générale. “Ce sont néanmoins de solides chiffres”, a-t-elle ajouté.

La dégringolade du bénéfice net est principalement dûe à la perte de valeur de certains titres en raison de la crise financière, les profits que tire Axa de son activité d’assureur continuant par ailleurs à progresser.

En vertu des normes comptables dites IFRS, le groupe d’assurance doit en effet évaluer ses actions, obligations et autres produits financiers complexes “en valeur de marché”.

Or, les turbulences boursières ont fait fondre la valeur de nombreux actifs. Cela a conduit Axa, qui gère un portefeuille d’une valeur de 579 milliards d’euros, à retraiter 1,14 milliard d’euros de son bénéfice net.

L’assureur insiste néanmoins sur la solidité de son bilan et sa capacité à faire face à ses engagements. “Même dans un scénario d’apocalypse (une baisse de la Bourse d’encore 20%), on conserverait une solidité très forte”, a affirmé Henri de Castries, le président du directoire, lors d’une conférence téléphonique.

Face à ses grands concurrents américains et européens, le français fait preuve d’une plus grande résistance à la crise, en raison notamment de la faiblesse de ses activités bancaires et de sa diversification géographique (Axa réalise 80% de son activité à l’étranger).

L’américain AIG a ainsi fait pire que les pronostics les plus pessimistes au deuxième trimestre en accusant une perte nette de 5,36 milliards de dollars.

Et les poids lourds allemands de l’assurance, Hannover Re, Munich Re et Allianz ont annoncé qu’ils ne tiendraient pas leurs objectifs de croissance sur l’année. Ils ont en outre tous vu leur résultat opérationnel diminuer fortement au deuxième trimestre, de même que le néerlandais Aegon.

Chez Axa au contraire, le bénéfice opérationnel, qui mesure les profits tirés de l’activité d’assurance, a progressé de 3% sur le semestre à 2,77 milliards d’euros, reflétant principalement la bonne performance de l’activité d’assurance dommages.

Le bénéfice opérationnel de l’assurance dommage a augmenté de 18%, en raison d’un nombre moins important de catastrophes naturelles, ce qui a permis à Axa de payer moins d’indemnités à ses assurés.

Le résultat opérationnel de l’assurance vie recule en revanche de 6%, dans un contexte plus difficile pour cette activité sur fond de baisse des marchés boursiers.

“Les affaires continuent, la croissance est simplement un peu plus difficile à obtenir”, a résumé Henri de Castries.

Axa a précisé que son résultat opérationnel serait en 2008 à peu près identique à celui de 2007 (4,963 milliards).

Le groupe fondé par Claude Bébéar en 1982 n’exclut en outre pas de nouvelles acquisitions. “Dans la période de turbulences que nous traversons, on est extrêmement pragmatiques. On ne se précipitera pas sur la première chose qui passe”, a nuancé M. de Castries.

 07/08/2008 12:36:21 – Â© 2008 AFP