Vague de protestations après l’annonce des hausses des prix de l’énergie

 
 
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ûleurs à gaz (Photo : Eric Piermont)

[07/08/2008 16:12:08] PARIS (AFP) La hausse du prix de l’électricité et du gaz annoncée par le gouvernement au coeur de l’été a suscité les protestations des syndicats, de l’opposition et des associations de consommateurs, qui dénoncent une nouvelle ponction sur le pouvoir d’achat.

Le gouvernement a annoncé mercredi qu’une nouvelle hausse des tarifs de l’énergie en France interviendrait vers la mi-août pour les particuliers.

Cette hausse sera de 2% pour l’électricité et de 5% pour le gaz, soit moins que ce qui était réclamé par EDF et GDF, mais ce qui correspond tout de même à un alourdissement de la facture d’environ 5 euros par mois pour les ménages.

Cette nouvelle hausse n’est “pas très opportune” dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat et ne se justifie pas alors que le pétrole baisse, a estimé l’association de consommateurs CLCV. Ces augmentations vont faire augmenter la facture moyenne de chaque ménage “d’environ 150 euros sur l’année”, a indiqué à l’AFP Edouard Petitjean, chargé d’études à la CLCV.

“C’est une attaque de plus contre le pouvoir d’achat des familles” a, de son côté, dénoncé Jean-Pierre Giacomo, président de la Conféderation nationale du logement (CNL). “Ce sont des augmentations inacceptables au regard des profits considérables que font GDF Suez et EDF. Le gouvernement est véritablement autiste vis-à-vis de ce qui se passe dans le pays”, a pour sa part accusé Michel Chevalier, président de la CNL Paris.

Côté politique, les réactions ne se sont pas fait attendre. Le Parti socialiste a ainsi “dénoncé” ces hausses, qui constituent un “nouveau coup dur pour le pouvoir d’achat des Français en pleine période estivale”. “Le gouvernement n’est réellement contraint d’y procéder ni du fait de la hausse du coût du pétrole, ni en raison de la santé financière de GDF Suez et d’EDF, qui est excellente”, a-t-il jugé.

Le Parti communiste a estimé que cette décision constituait un “racket boursier orchestré par le gouvernement”.

Mêmes réactions de protestation du côté des syndicats, même si certains se déclarent toutefois pas vraiment surpris par l’annonce de cette mesure.

“Cette hausse ne m’étonne pas. A partir du moment où GDF a été privatisé et dépend de Suez, nous savions qu’il y aurait des hausses. Je pense qu’il faut s’attendre à de nouvelles augmentations dans les prochains mois”, a ainsi déclaré Michel Rousson de la CFTC.

Ce dernier souligne par ailleurs que “aujourd’hui, rien n’oblige à ce que le coût du gaz soit fixé sur le prix du pétrole”, souhaitant une “désindexation”. Même proposition à la CFDT où Patrick Pierron, le secrétaire de la fédération Chimie-Energie, estime que “le gaz est une énergie à part entière, ce n’est plus comme il y a 20 ans où c’était un sous-produit pétrolier”.

A Force ouvrière, on déclare ne plus s’étonner “du cynisme consistant à mettre en oeuvre des mesures impopulaires au coeur de l’été. On peut en revanche s’interroger sur les motivations de cette décision qui cède aux pressions des entreprises concernées, en dépit des tensions persistantes sur le pouvoir d’achat des ménages”.

La CGT-Indecosa (association de consommateurs) a, quant à elle, exprimé son “opposition” à cette nouvelle hausse des tarifs, jugeant “inadmissible de prendre de telles mesures sans organiser une concertation avec les représentants des usagers”.

Avec ces nouvelles hausses, sur un an, les tarifs reglementés de l’électricité auront ainsi augmenté de 3,1%, après l’augmentation de 1,1% d’août 2007. Depuis le début de l’année, ceux du gaz auront pris 14,5%, après les hausses de janvier (+4%) et d’avril (+5,5%).

 07/08/2008 16:12:08 – Â© 2008 AFP