[09/08/2008 14:52:22] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, qui a rebondi cette semaine grâce à la baisse des prix du pétrole et à la bonne performance des valeurs financières, sera soumise la semaine prochaine à l’épreuve des indicateurs macroéconomiques portant sur la croissance et l’inflation. Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a progressé de 4,11%, pour terminer à 4.4491,85 points, ramenant à 19,99% ses pertes depuis le début de l’année, après avoir connu un essoufflement de son rebond estival fin juillet. “La hausse des marchés actions cette semaine vient avant tout de la baisse des prix du brut”, a expliqué à l’AFP Christophe Donay, directeur de la recherche économique et de la stratégie d’investissement chez Landsbanki Kepler. Ce reflux a eu trois conséquences positives: d’abord un allégement des pressions inflationnistes si le recul des cours se poursuit, une perspective dans laquelle le marché commence à s’installer, selon Christophe Donay, ensuite un repositionnement des banques centrales, dont le curseur se déplace plus vers la croissance au détriment de l’inflation, et enfin un raffermissement du dollar. “Tout s’enchaîne. C’est une sorte de cercle vertueux”, résume M. Donay. “L’euro est redescendu à 1,52 dollar. La Bourse de Paris est valorisée plutôt sur un rapport euro-dollar de 1,70. On a donc un potentiel de sur-performance par rapport aux Etats-Unis, soit en progressant, soit en résistant à la baisse de Wall Street”, observe de son côté François Chevallier, économiste stratégiste de VP Finance. Mardi et jeudi, la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) ont laissé leur principal taux directeur inchangé, comme attendu, et fait passer le message qu’il resterait ainsi dans les mois à venir. Comme les banques centrales se concentrent sur la croissance, parallèlement aux anticipations d’inflation, les indicateurs économiques seront le principal objet de l’attention des investisseurs la semaine prochaine. Jeudi, des estimations du produit intérieur brut français, allemand et en zone euro du deuxième trimestre seront publiées, mais aussi l’indice des prix en Europe et aux Etats-Unis. La seule surprise serait qu’ils ressortent encore plus faibles ou inquiétants que prévu, selon Christophe Donay. Ainsi “la combinaison de la stabilité des banques centrales, une volatilité moins forte, les publications de résultats qui touchent à leur fin et des prix du pétrole en baisse devraient soutenir le regain d’appétit pour le risque dans les semaines à venir”, pour les analystes de BNP Paribas. La saison des publications a d’ores et déjà soutenu les valeurs financières à Paris, qui ont amplement contribué à la hausse du marché: Société Générale, BNP Paribas et Axa ont délivré des résultats moins mauvais que prévu, le marché ayant anticipé le pire avec les conséquences de la crise du “subprime”. “La Société Générale a publié des provisions moins élevées qu’attendu. Le risque bancaire est mieux géré qu’on ne l’imaginait. Et puis il faut dire que les bancaires avaient franchement surréagi à la baisse”, a commenté François Chevallier. Pour l’économiste de VP Finance, le marché parisien, qui s’est stabilisé après un plancher entre 4.000 et 4.100 points, va tenter de savoir jusqu’où il peut remonter avec le reflux du pétrole: “la grande question sera d’identifier les résistances. Mais elles ne sont quand même pas très éloignées”. Monté en séance au-delà des 4.500 points jeudi, le marché n’est pas parvenu à tenir ce niveau, qu’il n’avait pas atteint depuis fin juin. |
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